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Comble du style
François Vallejo   Vacarme dans la salle de bal
J'ai lu 2003 /  3.50 € - 22.93 ffr. / 126 pages
ISBN : 2-290-33159-7
FORMAT : 11 x 18 cm

Ouvrage paru en 1998 (éd. Viviane Hamy).
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Le court roman de François Vallejo s’apparente en fait à une longue nouvelle. Que nous raconte-t-il ? L’histoire d’un homme dont le voisin est un ancien danseur. Peu de descriptions, peu de notations psychologiques, l’écrivain exprime avant tout une volonté somme toute classique (on pourrait dire primitive) de favoriser la fluidité narrative fondée sur un enchaînement de péripéties tantôt amusantes, tantôt inquiétantes ou tragiques. Et c’est ce qui fait le prix de ce Vacarme… L’alternance entre le comique et le tragique – jusqu’au dénouement –, suscite chez le lecteur un intérêt constant doublé du plaisir de participer presque en direct à la narration du livre. En effet, la qualité de la prose de Vallejo est telle qu’elle nous donne l’impression d’exister au fur et à mesure de son développement. On ne sent pas l’effort de composition. Si effet poétique il y a, il est provoqué sans artifice, avec un unique adjectif venant déséquilibrer puis enrichir le tempo de la phrase.

Modestie formelle donc, aimable originalité du contexte, on pourrait alors s’estimer amplement satisfait. Manque toutefois l’affirmation d’un style. Mais peut-être devons-nous considérer cette absence de style comme le comble du style lui-même. Dans ce cas, le modèle évident de Vallejo, tant dans l’écriture que dans le choix du sujet, serait le vétéran Guy de Maupassant, à l’écriture quasi invisible. Songeons au Masque, cette nouvelle extraordinaire qui contait la déchéance d’un vieux danseur refusant le vieillissement en allant danser tous les soirs dans les bals populaires. Cette histoire est plus ou moins reprise par Vallejo qui la situe au Havre, ville d’ailleurs régulièrement citée dans l’œuvre de Maupassant. L’autre référence serait, de manière plus générale, la littérature latino-américaine. En évoquant la fantaisie et l’humour du roman de Vallejo, on pense à Bioy Casares, à Cortazar, dont les livres creusent des univers parallèles, souterrains, oniriques, à même le terreau de la réalité. Leurs constructions, très précises, mécaniques, donnent souvent l’impression paradoxale d’être livrées au hasard. C’est peut-être là que réside l’autre vertu du livre de François Vallejo : faire du hasard le personnage principal du livre en ce sens qu’il est celui qui le construit, qui l’écrit, et qui n’hésite pas à faire de l’écrivain son outil de travail.


Alexandre Ivol
( Mis en ligne le 02/05/2004 )
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