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Poches -> Histoire |
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''Historien de la philosophie''. | | | Lucien Jerphagnon De l'amour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles Le Livre de Poche - Biblio essais 2013 / 6,60 € - 43.23 ffr. / 236 pages ISBN : 978-2-253-15646-8 FORMAT : 11,0 cm × 17,8 cm
Première publication en août 2011 (Albin Michel)
Christiane Rancé (Interviewer) Imprimer
Originaire de Bordeaux, comme dautres figures éminentes des lettres et de la pensée telles que Montaigne et Montesquieu, Lucien Jerphagnon est d'abord né à Nancy en 1921 et décédé en 2011. Ce fin connaisseur de lAntiquité grecque et romaine ainsi que de la pensée de saint Thomas dAquin a grandi dans la capitale aquitaine entre les deux guerres, avant de faire de brillantes études de philosophie et dhistoire. Il aimait à se décrire comme un «historien de la philosophie».
Dans ce vaste domaine quil aimait arpenter à la façon dun «aventurier, détective, barbouze de la philosophie antique et médiévale», Lucien Jerphagnon a publié une pléthore douvrages à chaque fois salués par les observateurs les plus avisés. Paru quelques semaines à peine avant sa disparition en septembre 2011, le dernier ouvrage de cet érudit sintitule De lamour, de la mort, de Dieu et autres bagatelles (aujourd'hui en format poche). Il sagit en fait dentretiens menés avec Christiane Rancé, laquelle est romancière, essayiste et journaliste française. Linitiateur de ce projet nest autre que lécrivain Stéphane Barsacq.
Au cours de cet intéressant livre, Christiane Rancé interroge et discute avec Lucien Jerphagnon. Les thèmes abordés sont extrêmement divers. Ils concernent notamment la trajectoire personnelle de Lucien Jerphagnon, ses expériences propres ou encore des sujets historiques et théoriques. Louvrage comporte en outre des discussions nettement plus philosophiques sur des notions centrales de la pensée, comme la liberté, la politique, la culture, lamour et la mort.
Si tout au long de ces entretiens, il déroule la puissante mais subtile mécanique de sa pensée, Lucien Jerphagnon na pas la moindre prétention à «jerphagnoniser» ses lecteurs. En effet, ce nest pas son «genre» ni son ambition. Comme il lannonce lui-même demblée, il ne fait «pas partie des «penseurs sachant penser, comme disait (s)on maître Vladimir Jankélévitch». Il nentendait pas non plus être lun de ces «philosophes, qui disent le dernier mot sur le fond des choses».
Son objectif est autre. Il sagit en quelque sorte de décomplexer ses lecteurs, de les amener à prendre «conscience quà propos de tous les sujets que nous abordons les gens racontent tout et nimporte quoi». «Ce qui se dit», explique-t-il, nest souvent que pure «bagatelle», rien de plus. Ce nest que ce que les Romains appelaient la doxa, lopinio communis. Ainsi, par le truchement de ces féconds entretiens, Lucien Jerphagnon entendait inciter chaque lecteur à «être soi, [à] penser par soi-même» et donc à ne pas suivre les modes.
Jean-Paul Fourmont ( Mis en ligne le 17/09/2013 ) Imprimer
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