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Après l’apocalypse… la révolution ?
Bernard Simonay   La Vallée des neuf cités
Gallimard - Folio SF 2009 /  8,60 € - 56.33 ffr. / 696 pages
ISBN : 978-2-07-035921-9
FORMAT : 11cmx18cm
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La Terre dans le futur : le IVe Millénaire n’est pas très glorieux : depuis le «jour du soleil», en 2484, la Terre est revenue, insensiblement, à l’âge de la féodalité… Des guerriers en armures dominent brutalement une société revenue à l’esclavage, et qui a oublié la technologie, la science et jusqu’à l’art de produire des métaux (qu’on récupère dans les ruines dangereuses de l’ancien monde…). La civilisation est un vieux souvenir, obscurci par un culte qui exige des sacrifices humains à des divinités vaguement héritées des panthéons nordiques anciens… Et dans la foulée, les femmes se sont vues à nouveau privées de leurs âmes par une caste religieuse réac. Et on a remis les jeux du cirque à la mode… Bref, on frise l’âge de pierre.

C’est dans ce monde un peu désespérant que vit Hegon, jeune aristocrate, membre de la caste des guerriers (les Warriors), officier… et relativement plus évolué que ses semblables. Hegon que les cultes stupides agacent, et que les valeurs familiales désuètes répugnent… Hegon, haï par son prince de père, Hegon qui est promis à un avenir, celui de fondateur d’une cité, d’une nouvelle société et d’un avenir autre pour l’humanité. Mais avant cela, que d’aventures. Car dans la vallée des neuf cités, où il vit, sévit un mal étrange, le Loos’Ahn, une tempête de feu cyclique, que rien ne freine… une malédiction qui justifie le règne sanglant des religieux. Une malédiction qui attend un sauveur : et, à l’occasion d’une mission désagréable, qui voit Hegon et ses amis escorter une jeune fille vers son sacrifice, notre héros – épris de la belle Myrian – part en guerre : contre le Loos’Ahn, contre les prêtres et leurs mystérieux «dieux des marais», contre la secte Baikal qui le pourchasse...

Aidé par ses amis Roxlaan et Dennios, Hegon serait-il le héros d’une vieille prophétie, une prophétie qui inquiète le pouvoir, mais qui redonne espoir au peuple, une prophétie qui annonce un sauveur… ? Et d’abord, qui exactement est Hegon ? Est-il seulement le fils – détesté – du puissant Mandalaar… ou bien ses capacités mentales originales ne le désigneraient-elles pas plutôt comme un descendant des Amanites, un peuple étrange, à la fois impérialiste et humaniste… L’avenir de l’humanité tient peut-être à ces quelques réponses… et à une révolution.

Voilà un roman sympathique ; qui s’insère dans une série plus vaste, préquelle au cycle de Phénix, avec de belles idées mais une maladresse de style parfois agaçante. Au chapitre des bonnes idées, Bernard Simonay se hausse gentiment au niveau d’un Silverberg, et donne à lire une histoire de l’humanité sur plusieurs siècles, une histoire bouillonnante, puis ténébreuse. Il construit, avec minutie, une société, un monde inspiré des vikings, assez cohérent, dont il expose les idées, les valeurs, les pratiques, les rituels, les croyances, les limites : il y a dans ce projet une inspiration quasi ethnologique et le lecteur lui saura gré de découvrir un monde fantastique post apocalyptique, avec sa faune, ses mutations, un univers finalement précis, celui d’une société qui s’est reconstruite sur des ruines, en évitant la radioactivité (la peste bleue) et ses mutants. Un monde doté, en annexe, d’une chronologie exhaustive, d’une présentation et d’un lexique… un travail impeccable de contextualisation.

C’est dans ce monde dense, cohérent, qu’il installe les aventures picaresques de son héros, Hégon… Et là, hélas, le démarrage est un peu lourd. Hegon est grand, beau et fort, c’est un super guerrier bien sous tous rapports, le gendre idéal… tellement stéréotypé, bardé de muscles et d’intelligence qu’il en est lassant… Et les méchants sont de la même eau, trop méchants, trop mesquins, trop laids… Le style est à l’aune des personnages, parfois candide, et, au quinzième «rugissement» de Hegon, on se dit qu’on est perdu dans un mauvais succédané de Conan le barbare. Mais passées les 100 premières pages et la rencontre avec ce super héros besogneux, l’histoire prend et le plaisir de lecture s’en ressent.

Bref, un roman assez classique d’Heroic Fantasy, dans un décor historique plutôt réussi… mais un roman alourdi par son style et une mise en scène parfois désuète, en dépit de bonnes idées.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 04/12/2009 )
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