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Poches -> Science-fiction |
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La vieille cousine de Northwest | | | Catherine L. Moore Jirel de Joiry Gallimard - Folio SF 2010 / 7,30 € - 47.82 ffr. / 352 pages ISBN : 978-2-07-039585-9 FORMAT : 11cmx18cm
Préface de Patrick Marcel
Traduction de Georges H. Gallet et Sophie Collombet Imprimer
Les amateurs de space opera «à lancienne», tendance Astounding stories, ont pu apprécier la publication du recueil de Catherine L. Moore consacré à Northwest Smith (Folio SF, 2010), astronaute buriné toujours en quête daventures surréalistes et de belles vénusiennes à sauver
Avec Jirel de Joiry, volume miroir du précédent (jusque dans les couvertures, fusionnables), cest une belle aventurière qui sannonce : on est cette fois dans les royaumes de la Fantasy, dans le domaine dun Robert Howard, qui, comme Catherine L. Moore, sut donner au genre longtemps considéré comme un sous-genre ! quelques beaux morceaux de héros ; et si Conan le barbare et Solomon Kane ont su tracer leur chemin, il ne faudrait pas oublier les Eve la rouge ou encore Red Sonja, autres déclinaisons féminines de laventurier solitaire.
Jirel de Joiry est donc la cousine fantasy de Northwest Smith (lequel ressemblait dailleurs plus à un héros de fantasy quà un astronaute), mais une cousine un peu éloignée : loin du caractère plutôt zen de laventurier, elle est tout feu, tout flamme, «à la fois brûlante comme un charbon ardent et froide comme lacier», perpétuellement sur la brèche. Lun était un déclassé : elle est une aristocrate (qui va mal tourner), consciente de ses devoirs, éprise de justice (il y a toujours des faibles en danger) et de vengeance, le genre pas commode en somme.
Sinon, le style est le même, avec cet élan, cet entrain, et cette imagination qui font le bonheur de lépoque. Les méchants (des dieux noirs, des sorciers et sorcières, des créatures informes mais épouvantables) sont très méchants, à moitié échappés du panthéon lovecraftien (et donc toujours gonflés à ladjectif évocateur : indicible, terrifiant, horrible
). On retrouve au passage le dieu noir déjà rencontré chez Northwest Smith (mais cétait alors un dieu martien !). Les lieux sont toujours bizarres (telle la demeure de Jarisme, sorcière tout autant lovecraftienne) et lunivers de Jirel lui-même emprunte à une Europe médiévale plutôt fantasmée
Catherine L. Moore trouve légitimement sa place aux côtés des auteurs phares des années 30, mais si la lecture a un charme indéniable - car il y a du rythme, des trouvailles et de laction on tourne un peu toujours sur les mêmes procédés. Quimporte, cest un bon moment de détente, et une pause entre deux lectures plus ambitieuses. Avec une excellente préface signée de Patrick Marcel, qui décrypte avec finesse et sympathie le cours des aventures de Jirel, les amateurs de fantasy tiennent là un bon moment de lecture, sans prise de tête. Du plaisir.
Et, cerise sur le gâteau, Northwest accompagné de Yarol, lindispensable vénusien - et Jirel se croisent, le temps dune nouvelle (La Quête de la pierre étoile), se riant de lespace et du temps
Collector !
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 07/01/2011 ) Imprimer
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