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Bande dessinée -> Manga |
| Ochazukenori Le manoir de l'horreur (vol. 3) Delcourt 2004 / 5.50 € - 36.03 ffr. / 168 pages ISBN : 2-84789-382-2 FORMAT : 11x18 cm Imprimer
Chacune des saynètes de ce volume sinspire dune situation banale, pour dériver subrepticement vers une atmosphère pesante et chargée dangoisse...
Yôichi délaisse à regrets sa bien-aimée le jour de son voyage de noce : en effet, il en épouse une autre, plus riche, sous la contrainte de ses parents qui doivent de largent à sa future belle-famille. Mais la maîtresse du jeune homme semble décidée à tout pour le ramener à elle
Alors quelle tente de se suicider, Junko est sauvée in extremis par un homme. Ce dernier savère être un savant qui vient justement de mettre fin à toute une vie de recherche en achevant son unique uvre : une machine à modifier la mémoire. Il propose à la jeune fille désespérée de jouer le rôle de cobaye, et celle-ci accepte de bonne grâce. Lorsquelle se réveillera, le scientifique aura pris dans son esprit la place de son père
Elles sont surs. Elles sont enceintes. Lune est majeure et mariée, lautre collégienne et acculée à avorter. Mais leurs histoires sont-elles finalement si différentes que ça ?
Ochazukenori signe un troisième tome particulièrement inquiétant, usant des mêmes ressorts qui ont fait létrangeté des premiers volumes. Une fois mise en branle, plus rien ne semble pouvoir arrêter la machine infernale que sont ces scénarios minutieusement ciselés, et les personnages se retrouvent peu à peu pris au piège dune situation qui les dépasse. Cette impuissance face à leur destin et labsence de toute échappatoire rendent immanquablement le lecteur nerveux, lui lassant présager le pire, qui finit toujours pas arriver dailleurs. Aucune issue nest donc possible, et seule la mort apporte aux protagonistes le repos auquel ils aspirent tant.
La répétition à lenvi de scènes quasi identiques achève de créer le malaise, ponctuées déléments récurrents que lauteur affectionne beaucoup (horloge, maison isolée, etc.) et auréolées de croyances et de superstitions ancestrales (magie noire, possession et autres démons). Pour parvenir à ses fins, Ochazukenori ne lésine dailleurs pas sur les moyens : hémoglobine coulant à flots et membres écartelés plongent la série dans une ambiance trash parfois carrément dégueulasse. Le tout dans un style relativement dépouillé, qui enfonce le clou en dévoilant lhorreur sans masque ni fausse pudeur. Comble de lironie, lune des héroïnes porte le doux nom de Kayo, qui ne pouvait pas être plus à propos dans un épisode où les décapitations senchaînent à un rythme vertigineux !
Océane Brunet ( Mis en ligne le 26/07/2004 ) Imprimer
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