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Bande dessinée -> Manga |
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Si je devenais chien, m’aimerais-tu encore ? | | | Osamu Tezuka Kirihito (vol. 1) Delcourt - Akata 2005 / 7,95 € - 52.07 ffr. / 224 pages ISBN : 2-84789-892-1 FORMAT : 11x18 cm Imprimer
Un étrange patient séjourne à la chambre 66 du Service de Maladies infectieuses du CHU de M. Lhomme souffre en effet dune mystérieuse maladie qui lui confère un aspect canin terrifiant et évolue par crises pour finir par le terrasser violemment. Lassistant Osanaï est donc envoyé dans un petit village retiré de lîle de Shikoku pour mener une enquête épidémiologique : près de 200 cas de ce mal inconnu ont déjà été recensés là-bas
Kirihito nous conte ainsi la descente aux enfers dun homme à qui tout souriait et qui perd dans le même temps son identité, son foyer et lamour de sa vie. Victime dun sordide coup monté, Osanaï subit une insupportable aliénation. Il fait dailleurs étrangement écho au hurlement poignant de John Merrick, le célèbre Elephant man, lorsquil sécrit avec violence : « Je suis un être humain. Je ne suis pas une bête ! ». Mais ce héros désenchanté parvient tout de même à trouver la force de se battre et prouve avec un optimisme rare que dans la situation la plus désespérée, lespoir finit toujours par poindre.
Tezuka sattaque par ailleurs à un milieu quil connaît bien (il était médecin) et réalise une satyre amusante du milieu hospitalier : égratignant les mandarins dédaigneux, dénonçant les combats dego et le carriérisme de beaucoup, et déplorant la déshumanisation des patients, ce grand auteur dresse un tableau peu flatteur du monde médical, qui inspirera dautres talents du manga, tel que Syuho Sato. Toujours aussi provocatrice et dérangeante, luvre de Tezuka détaille les travers peu ragoûtants de lHomme avec une violence à peine contenue. Citons dans le désordre lenvie, lintolérance ou encore la cupidité qui engendrent le meurtre, le viol, la zoophilie, la torture et enfin la mort. Cest une bêtise humaine affligeante que dénonce la série, soutenue par un scénario efficace dont la qualité intrinsèque fait oublier la naïveté du trait. Le suspense fonctionne, soutenu par une ambiance de polar médical, avec un goût prononcé pour laventure. On attend donc impatiemment de connaître le fin mot de lhistoire et la clef de toute cette manipulation
Océane Brunet ( Mis en ligne le 26/11/2005 ) Imprimer
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