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Bande dessinée -> Réaliste |
| Jean-Claude Götting Happy Living Delcourt - Mirages 2007 / 14.95 € - 97.92 ffr. / 136 pages ISBN : 978-2-7560-0624-6 FORMAT : 20 x 26,3 cm Imprimer
François Merlot, un journaliste français, prépare un ouvrage sur lhistoire des grands standards musicaux du XXe siècle. Il se rend à New York interviewer Mr Slatters, un ancien jazzman et lheureux papa dun des trois morceaux les plus joués dans le monde, « Happy Living ». Merlot ne sattend pas à un scoop, il va pourtant lavoir : Slatters lui avoue que le véritable auteur de cette chanson est un certain Treviso, un musicien brillant mais totalement alcoolique, à qui il a « subtilisé » le futur tube un soir de beuverie. Treviso nen a jamais rien su, et pendant des années, Slatters a touché les droits dauteur
Arrivé au terme de sa vie, il aimerait régler sa dette. Il propose un marché à Merlot : sil retrouve Treviso et sa famille, il a carte blanche pour publier ce scoop.
Le journaliste part alors sur la côte Ouest, là où tout a commencé cinquante ans plus tôt, dans le but de retrouver la piste de Treviso. Maisons de disques, clubs de jazz : il tente de dénicher les témoins dun passé falsifié et la tâche ne sera pas facile. Cest une enquête à petits pas qui samorce, au rythme lent dune balade jazzy. La route de Merlot croisera quelques personnages pittoresques, au cur ou en marge de ses investigations. Entre New York et Los Angeles, le journaliste finira par lever le voile sur certains non-dits.
Trois ans après La Malle Sanderson (voir notre article), le nouvel opus de Jean-Claude Götting, dans la collection Mirages de Delcourt, déçoit. Le scénario manque de force et de tonus. Du coup, on sattend à un rebondissement, à un coup de théâtre qui narrivera pas. Götting déroule trois fils pour organiser son récit : lenquête de Merlot, les flash-back dans le passé et les conversations par téléphone entre Merlot et Ann, sa compagne restée en France. Ce dernier plan, censé donner plus dépaisseur au personnage, ne présente pas dintérêt et ne fait que ralentir le rythme du récit. Sans compter que graphiquement, il nous vaut des planches très pauvres (p. 14-15, 57, 58) dautant quon ne voit jamais linterlocutrice de Merlot. Si le talent de dessinateur de Götting nest plus à prouver et pas à remettre en cause, on ne peut dailleurs quêtre déçu par la construction de Happy Living, où trop de planches (30-31, 44-45, 74-75
) dérangent par leur platitude. Mal campé sur ses deux jambes le scénario et la narration graphique , lalbum est donc loin de la réussite de La Malle Sanderson, vers lequel on se tournera pour apprécier pleinement les qualités de lauteur.
Anne Bleuzen ( Mis en ligne le 20/11/2007 ) Imprimer
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