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Batman, version manga
Doug Moench   Tony Wong   Batman - Hong Kong
Semic Manga 2004 /  12 € - 78.6 ffr. / 128 pages
ISBN : 2848570717
FORMAT : 17 x 26 cm
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Prenez un héros parmi les plus anciens et renommés, une figure du genre, son univers sombre, sa violence récurrente, et transportez-le dans un univers graphique complètement différent : le contraste sera forcément saisissant, tant certaines images, certains personnages semblent s’être appropriés un dessinateur. Dans le cas de Batman, le passage au manga pouvait logiquement être une perspective inquiétante : or ce Batman – Hong Kong est une réussite, tant les deux univers sont parvenus à fusionner harmonieusement. Il faut d’emblée souligner l’originalité de la démarche : le manga s’est peu à peu imposé en Occident, en partie depuis la fin des années 70 et les premiers dessins animés nippons. Goldorak, Albator et autres auront été les ambassadeurs d’une BD longtemps demeurée confidentielle en France. On a toutefois l’impression que les relations avec la bande dessinée européenne sont assez limitées, voire inexistantes. Les genres n’ont pas forcément su entrer en contact et échanger, et les fans de l’un et l’autre styles semblent séparés par quelques générations. Or depuis quelque temps, dans les comics et maintenant dans des éditions plus traditionnelles (ainsi, le magnifique Meka, de Bengal et Morvan, chez Delcourt), on assiste à une certaine contamination par le style manga. Batman - Hong Kong relève de ce genre hybride, non sans talent.

L’histoire commence à Gotham, par un meurtre d’un genre bien particulier : un homme, pendu la tête en bas, et filmé par webcam, est assassiné par un serpent. Dans la foulée, un témoin involontaire est assassiné, mais entre-temps, la police est prévenue… et les murs ont des oreilles. Qui dit Gotham dit son justicier favori, Batman, lequel, lancé sur une piste, part presque immédiatement à Hong Kong. Il n’est pas seul : un jeune homme, Benny Lo, de Hong Kong, enquête également sur le meurtre, dont la victime était son associé. Arrivés à Hong Kong, les deux hommes font connaissance, et Batman découvre la dimension familiale de cette affaire, qui oppose trois frères (un commissaire, Chow Yee, un chef mafieux, le tigre borgne, et un fou assoiffé de vengeance). Benny Lo, fils et neveu des trois, choisit alors de s’engager dans la voie de Batman, celle d’une justice masquée et expéditive. Sous le nom de Night-Dragon, il fait équipe avec la chauve souris pour faire échec à un projet qui menace Hong Kong dans son ensemble.

Le résultat de cette rencontre entre Doug Moench, scénariste de la Marvel, et Tony Wong, mangaka chinois au confluent des influences nippone et américaine, est un bon polar fantastique. Certes, les amateurs de Batman et de Gotham aux ambiances gothiques seront, un temps, désarçonnés… mais il apparaît rapidement qu’en terme d’ombre, Hong Kong peut supporter la comparaison. Au sein d’un scénario de comics classique et bien monté (une histoire de vengeance qui débouche sur une apocalypse), avec de vrais dialogues, les points forts sont ceux des mangas : une esthétique du mouvement qui transforme chaque combat en une sorte de ballet, exploitant les potentialités graphiques des arts martiaux et une violence savamment mise en scène, autant présente dans les mangas que chez le justicier de Gotham. Les points faibles sont également ceux de nombreux mangas : les visages et les personnages sont peu individualisés (tout le monde se ressemble, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne) et les rapports de proportion ne sont pas franchement respectés… Mais ces remarques sont de détail : l’ensemble dégage l’impression d’une réelle virtuosité. L’originalité du mariage entre les deux genres devrait donc inspirer d’autres dessinateurs et servir d’autres héros de comics. Militons pour une entente américano-nippone !


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 09/06/2004 )
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