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Bande dessinée -> Comics |
| Jeff Mariotte John Cassaday Nick Bell Desperados (tome 1) - Danse de mort Delcourt 2005 / 12.50 € - 81.88 ffr. / 128 pages ISBN : 2847898697 FORMAT : 18 x 27 cm Imprimer
Le western inspire depuis longtemps la BD, et les figures de Blueberry, de Lucky Luke appartiennent quasiment plus au patrimoine national quà lOuest mythique. Mais depuis quelques années, on a vu apparaître chez les éditeurs francophones (Delcourt, Soleil, Les Humanoïdes associés
) de nouvelles séries dans des décors de far west, que ce soient Mille visages, Wanted, Chiens de prairies, Adios Palomita, La danse du Temps, Bouncer
La France serait-elle lavenir du western dessiné ? America is back ! Bizarrement, le domaine anglo-saxon est resté longtemps à lécart de cette mode, en particulier les comics : avec Desperados, et dans la foulée de créations récentes (Jonah Hex, Rawhide Kid), le western revient à lhonneur
mais pas nimporte lequel, un western fantastique, un Ouest « sauvage » où la magie, le surnaturel ont encore une réalité.
Lalbum commence par un bain de sang, lune de ces bagarres de saloon qui vire au massacre généralisé. Le responsable est Gideon Brood, un ancien de la guerre de Sécession parti sur le sentier de la vengeance. Le cow-boy pas cordial au premier abord ! Aidé dun esclave enfui et dune ancienne prostitué, il traque un tueur aux capacités surnaturelles, adepte de la sorcellerie indienne et de rituels sanglants. Cest loccasion pour le lecteur dune traversée un peu hallucinée du far west, un far west peuplé dIndiens, de bandits, de pistoleros, de villes fantômes, de canyon déserts
et de zombies : un mélange de stéréotypes cinématographiques (tout droit tirés dun bon western spaghetti) et de surnaturel.
Et pour un coup dessai, cest un coup de maître : le graphisme, fin et précis, est assuré par John Cassaday, vétéran de la série Planetary (un gage de qualité). Si la mise en scène a parfois un côté un peu old school (une charge dIndiens en particulier, où il ne manque que Rintintin), elle rappelle un bon John Wayne dopé au fantastique et au jeu de rôle. Et le scénario Jeff Mariotte, à laune du dessin, est assez réjouissant dans la démesure : loin dune image un peu irénique aux tons sépias issue du cinéma hollywoodien, ce far west est franchement sauvage, brutal, un peu déglingué ; une zone « frontière », où la loi est absente, et qui ne dépare pas aux côtés des comics les plus actuels. Nostalgiques de la famille Ingalls et de La petite maison dans la prairie, du large ! Pour les autres, voilà une série prometteuse qui entraînera les fans de comics dans un univers original, inattendu et très séduisant. À suivre.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 29/09/2005 ) Imprimer | | |
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