| Roberto Aguirre-Sacasa Mike Perkins Le Fléau (tome 1) - Captain Trips
Delcourt 2010 / 14.95 € - 97.92 ffr. / 64 pages
ISBN : 978-2-7560-2129-4
FORMAT : 21x32 cm
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Allez, un petit coup de paranoïa : imaginez que larmée américaine samuse à jouer avec des virus meurtriers, imaginez un incident, une bêtise qui tourne mal, une base secrète contaminée, et un homme qui réussit à en sortir, ramenant avec lui pour un ultime voyage le plus destructeur des virus, la grippe la plus terrifiante qui soit, la version musclée de H1N1
H1N1.2 ?... Pour avoir tous constaté récemment lextraordinaire efficacité du ministère de la santé face au virus H1N1 (heureusement moins virulent quon ne le craignait), on sait déjà que dans ce cauchemar, la population française est immédiatement condamnée
Cest lhypothèse du Fléau, une série en 10 volumes tirée du roman de Stephen King
Bientôt, le virus se répand, exterminant à peu près toute lhumanité, à quelques survivants près. Mais avant la fin, les scènes dapocalypse pullulent : la panique, la colère, lanarchie, puis la survie, et la vengeance
Et pour les survivants, miraculeusement immunisés, commence une odyssée : traverser un monde en ruine, pourrissant, malade. Et bientôt, dans leurs rêves, des visions : un homme sans visage, terrifiant, qui leur demande de le rejoindre, pour on ne sait quelle mission, une vieille femme noire, dans une jolie maison, qui les appelle
La fin du monde, comme si vous y étiez ! Et la lutte, finale entre le bien et le mal ! Rien que ça !
Le Fléau est sans doute (vaste débat
) lun des meilleurs romans de Stephen King, lun des plus amples, qui brasse une vraie communauté de personnages avec, en toile de fond, rien moins que la fin de lhumanité et de la civilisation
Bref, du souffle et de lépique, une version « kingienne » de lApocalypse avec, en figures tutélaires du mal et du bien, un homme sans visage et une grand-mère
un récit de la fin du monde vue à travers le regard de quelques personnages bons ou mauvais confrontés au surnaturel et au sacré. Après une adaptation télé convenable, et en attendant un improbable film, la bande dessinée offre un cadre efficace pour un roman ambitieux
Encore fallait-il une adaptation fidèle, une mise en image percutante (notamment après le beau travail réalisé sur La Tour sombre) ! Si lon ne peut pas encore dire ce que seront les 9 prochains tomes de cette série, il faut déjà constater, avec plaisir, que le premier tome est très réussi, et incontestablement séduisant
Ladaptation de Roberto Aguirre-Sacasa est fidèle et suit scrupuleusement les étapes de lépidémie, et la psychologie des personnages (un angle que King affectionne). Quant au graphisme de Mike Perkins, il relève du comics de bonne qualité, avec, là aussi, une attention particulière aux visages et aux expressions. Bref, à la lecture de ce premier tome, on peut espérer une belle adaptation
et une belle apocalypse.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 15/02/2010 )
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