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Le retour
Steve Niles   Bernie Wrightson   Frankenstein – Le Monstre est vivant (tome 1)
Soleil 2014 /  15 € - 98.25 ffr. / 72 pages
ISBN : 9782302027602
FORMAT : 31,3x20,5 cm
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En 1983, Bernie Wrightson illustrait pour Marvel le Frankenstein de Mary Shelley. Sur près de 45 planches devenues cultes, l’artiste américain montrait toute l’étendue de son talent avec des illustrations grand format qui oscillaient entre la gravure fin XIXe et l’imagerie d’horreur d’EC Comics.
30 ans plus tard, Bernie Wrighston revient à ce roman pour lui donner une suite. C’est le scénariste Steve Niles (30 jours de nuit) qui a la lourde tâche de prolonger le récit de Mary Shelley.

La créature de Frankenstein, assemblage de morceaux humains rendus à la vie, n’est donc pas disparue. Elle est devenue une légende mais aussi un monstre de foire que les gens se pressent de voir sous une tente. Souvent ils sont déçus, comme s’ils s’attendaient à voir Boris Karloff, avec sa tête plate et ses boulons sur les tempes. Mais la créature, maline et comédienne, aime jouer au monstre qu’elle n’est pas vraiment, et finalement donne ces frayeurs tant attendues par ces spectateurs voyeurs.

Ce premier livre (qui regroupe les 3 premiers épisodes de la série) revient sur le parcours de la créature avant d’en arriver à cet univers forain. C’est la suite directe du livre de Shelley, lorsque la créature et son « père » se poursuivent et se perdent dans les glaces arctiques.
On croyait les deux personnages définitivement disparus mais la créature connaît une véritable renaissance, une fois de plus grâce au feu, et est recueillie plusieurs années plus tard par un autre savant, le bienveillant docteur Ingles.

Contrairement à l’illustration du roman original d’il y a 30 ans, on est cette fois dans un cadre plus défini de la bande dessinée, avec ses vignettes, ses bulles et ses textes encadrés. Mais Bernie Wrigthson n’a pas oublié ce qui avait fait le charme de son adaptation originale et privilégie les illustrations pleine page, les grandes images. Il s’agit de donner du souffle à ce récit, de ne pas l’étriquer dans une pseudo suite timide et trop étroite. Ne pas avoir peur de se frotter au mythe.

Niles et Wrightson font donc de la créature le héros. Frankenstein a disparu et sa création est au cœur du récit. L’accent est mis sur son destin tragique, sa destinée impossible. Forcément, comme dans les meilleurs récits dramatiques, le monstre est au fond plus humain que les êtres censés doués de raison qui l’entourent. Que les amateurs d’horreur bêtasse passent leur chemin, il s’agit ici de prendre son temps et de regarder vivre ces personnages. Il y a plus d’émotion vive que d’épouvante pure et même si quelques visions cauchemardesques rappellent l’esprit gothique du roman original, on est plus ici dans un esprit de tragédie éternelle qui plonge le héros dans des affres sans fin, sans lueur d’espoir.

Si ce premier tome ressemble à une longue introduction à ce qui suivra, le style de Bernie Wrighston n’a rien perdu de sa superbe. C’est une leçon, un cours magistral. Le noir et blanc n’a plus de secrets pour l’artiste aussi il décide cette fois de s’attaquer aux gris. Ces pages sont ainsi baignées d’une lumière profonde, d’un gris de cendres, et remplies de mille détails qui avaient déjà fait le succès de son premier ouvrage sur la créature de Frankenstein. On se plait à découvrir tous les détails dans ces images devenues véritables paysages : notamment ces vues du cabinet du professeur avec becs verseurs, cornues, tubes et autres créatures empaillées… Dans ces grandes pages remplies à ras-bord, l’œil aime à s’égarer. Du premier plan au dernier, le lecteur devient promeneur, appréciant la maîtrise de Wrightson à gérer avec la même puissance tous ces pans du décor. C’est un beau voyage, haletant mais malheureusement trop bref, et qui fait espérer une suite très prochaine.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 18/11/2014 )
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