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Créatures de rêve
Neil Gaiman   Kelley Jones   Malcolm Jones III   Charles Vess   Colleen Doran   Sandman (tome 3) - Domaine du rêve
Delcourt - Contrebande 2005 /  12.50 € - 81.88 ffr. / 128 pages
ISBN : 2-84789-367-9
FORMAT : 17,5 x 26,5 cm
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Neil Gaiman est un lettré, un auteur cultivé qui n’hésite pas à citer dans ses comics Jean Cocteau, Shakespeare ou John Keats, comme c’est le cas dans ces pages… Sur ce terrain, seul Alan Moore a su rivaliser avec le talent et le succès que l’on connaît. La culture de Gaiman et la façon dont il l’utilise semblent pourtant se situer sur un registre différent de celui de l’auteur de From Hell. Si Moore est un grand stratège de l’intrigue, un habile technicien du puzzle narratif, Gaiman fonctionne plus à l’instinct, à l’émotion brutale et primitive.

Il y a dans ses scénarios l’urgence d’un passionné et la poésie d’un grand romantique. Son goût pour les grands mythes et les rites anciens en fait de plus un auteur forcément au-dessus de la mêlée : en remontant aux origines du super-héros, les grands dieux de l’antique, Neil Gaiman situe dès lors son univers dans une large sphère capable de tout englober, mais aussi de tout générer. Big-bang du comic, comme peut l’être Supreme de Moore (encore lui !), la saga de Sandman est un point central, carrefour de multiples influences (picturales, littéraires, cinématographiques…), et aussi, à son tour, source de nouvelles légendes et de nouveaux mythes. Sur ce plan, Neil Gaiman a réussi son coup puisque Sandman est devenu une série culte outre-Manche, et grâce à ces belles traductions de chez Delcourt, le public francophone peut à son tour découvrir ces aventures si particulières, brassant tous les genres et les époques. Une série à la fois noire et fantastique, gothique et violente, tourmentée par des thèmes parfois tabous, et peuplée par un tout un bestiaire d’entités extraordinaires.

Quatre histoires sont réunies dans ce troisième recueil, soient les épisodes 17 à 20 parus chez DC en 1990. Et si ces récits se suivent dans le temps, aucun ne ressemble à l’autre, chacun possédant cette originalité immédiate, cette petite idée scénaristique qui fait que l’on est immédiatement captivé. Dans « Calliope », un écrivain en proie au syndrome de la page blanche kidnappe et séquestre la muse de la poésie pour retrouver l’inspiration. Gaiman brode sur ce canevas étonnant une réflexion sur la création artistique et le succès, faisant passer son romancier célébré pour le dernier des salauds. « Le rêve de mille chats » raconte l’origine du monde vu par les félins et la probable révolte qui pourrait en découler. Encore une fois, Gaiman surprend par le choix du point de vue et ses idées folles qui pourtant ne tombent jamais dans le ridicule.

L’histoire la plus étonnante reste « Le Songe d’une nuit d’été » : on y voit la troupe d’un certain Will Shekespear jouer une pièce devant Sandman et ses compagnons légendaires. Ainsi, les acteurs interprètent les rôles devant les êtres légendaires qui les ont inspirés. C’est là le travail même de Gaiman dont on parlait plus haut : façonner les mythes, brasser les légendes et les ressusciter pour en tirer quelque chose de nouveau. Enfin, « Façade » relate les déboires d’une immortelle, seule et perdue, cherchant à convaincre la malicieuse Death de la libérer de son maléfice : à la fois cruel et touchant.

Imagination débordante, contes et mythes revisités, fantaisie macabre sont donc encore au rendez-vous de ce nouveau recueil. Chaque récit touche en plein cœur, le talent d’écriture de Gaiman visant directement les points sensibles du lecteur : la mort, l’horreur, la condition humaine, l’art et l’illusion… tous ces thèmes sont traités avec le grain de folie nécessaire pour ne pas alourdir l’ensemble, faisant de Sandman un comic à part, totalement autre au sein de la production habituelle. Les couvertures originales de Dave McKean, superbes comme d’habitude, sont une nouvelle fois reproduites, faisant passer la pilule de ces dessins pas forcément toujours réussis des différents intervenants (toujours cette palette de couleurs bloquée sur les années 80 !). Mais c’est une constante sur la série, et assurément le seul bémol d’une formidable saga.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 09/07/2005 )
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