| Etienne Le Roux L’Éducation des assassins (tome 1) - Les Délices de l’Orcan Delcourt - Terres de légendes 2008 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 56 pages ISBN : 978-2-84789-862-0 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
Loin de la civilisation, dans les îles du Nord, vit un peuple encore simple, au contact direct avec la nature et ses secrets. Pratiquant une magie à base de plantes et de poisons, ils vivent au rythme des saisons, avec un moment important : la nuit de lorcan (une plante vénéneuse) où les jeunes adultes accomplissent des rituels chamaniques (entre autres) tandis que les enfants sont protégés de la folie des grands
Et ce moment est très attendu par Arbor, Serapis et Orcan, des gamins du coin que la forêt neffraie pas. Mais cette nuit-là, larrivée dun groupe dexplorateurs venus du sud, et de la civilisation, va la transformer en un long cauchemar, celui de lesclavage. Enlevés (pour de bonnes intentions), vendus en esclavage, Arbor et ses amis vont découvrir les charmes et les cruautés de la « civilisation »
Toutefois, une expérience mystique réunit ces enfants, une expérience qui va décider de leur destin.
Voici un premier album de haute tenue, et qui plante un décor riche. Dun côté, une civilisation qui ressemble à la Rome des siècles barbares, puissante, militaire, hédoniste, où lesclavage fait partie des péripéties de la vie, une civilisation qui passe pour le summum du progrès en dépit de sa cruauté. De lautre, des peuples sauvages aux allures celtiques, vivant de la forêt et craignant ses mystères, plus proche de la nature que des hommes, aux lisières de la sauvagerie. Et entre les deux (bien malgré eux), comme un trait dunion, quatre enfants condamnés à lesclavage, dont lun, Orcan, est détenteur dun pouvoir quil ne contrôle même pas, et qui lui vaut bien des ennuis. Scénariste et dessinateur, Etienne le Roux plante ici le décor dune histoire sombre, dun âge farouche, et de quelques enfants perdus dans un monde dur. Un décor très réussi, impressionniste grâce à un graphisme riche et coloré, réaliste à la manière de Boucq. Les atmosphères (la nature sauvage, la jungle, le palais ou la prison) sont très travaillées, privilégiant une couleur, un ton
Un bel album dans lequel on entre sans difficulté, et qui ouvre de nombreuses portes
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 21/09/2008 ) Imprimer | | |