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Bande dessinée -> Science-fiction |
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L’exterminateur exterminé | | | Igor Baranko Jean-Pierre Dionnet Exterminateur 17 : La trilogie d'Ellis (tome 2) - Retour à Ellis Les Humanoïdes associés 2004 / 12.60 € - 82.53 ffr. / 48 pages ISBN : 2731663391 FORMAT : 24 x 32 cm Imprimer
A lorigine, il y a une bande dessinée de Jean-Pierre Dionnet et Enki Bilal, Exterminateur 17, qui a connu un réel succès à sa publication en 1989 et qui demeure, techniquement, réussie. Aussi pour ne pas laisser sans lendemains un personnage aussi original (le genre robot guerrier et mystique, en passe de shumaniser), le scénariste originel, Jean-Pierre Dionnet, sest associé avec le dessinateur Igor Baranko (Lempereur océan, aux Humanoïdes associés) pour donner une suite au premier album. Cela a aboutit à cette trilogie dEllis, dont voici le second album. On retrouve donc lexterminateur, sorti de sa forteresse de solitude (sise dans lAdriatique
) et prêt à lutter contre une mafia du fin fond de lespace qui trouble la société pacifique de la planète Ellis, mise en place par le Consortium, une sorte de gouvernement interplanétaire. Mais divers groupes (yakuzas du futur, mafiosi
) sen prennent au héros, ou plutôt à ses clones. Cela nempêchera pas ce dernier de parvenir jusquau chef, pour un face-à-face à venir dans un ultime album. Quelques trouvailles viennent renforcer létrangeté de ce futur, comme ce vaisseau spatial Genetic, qui semble doué dintelligence, mute en fonction de lenvironnement et finit par devenir une ville pour ses passagers, colons extra-planétaires. De même, le tableau de cette société coloniale baroque, qui mélange plusieurs traditions terriennes, est assez curieux.
Tout cela fait un très bel album, au graphisme original, à mi-chemin entre le manga, les comics et Jodorowsky (du reste, le narrateur sappelle don Alessandro !)
mais à moins davoir le cerveau mécanique et informatisé de lexterminateur en question, le scénario paraît assez confus, voire insaisissable, jusquà la mission même du héros, qui nous est inconnue. Très allusif, non linéaire, il suppose une familiarité avec lunivers décrit qui est lapanage du scénariste lui-même. Or le lecteur amateur de SF aime parfois quon le prenne par la main et quon lui explique les rouages de la société et du monde quil est amené à visiter : en loccurrence, Dionnet na pas eu cette ambition et lintérêt sen ressent. Lhistoire sorganise en parties, dont on ne perçoit pas forcément le lien logique. Il en résulte limpression dun exercice de style en bandes dessinées, à la cohérence parfois discutable. Petite déception donc : il est parfois bon de laisser les héros reposer en paix.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 30/05/2004 ) Imprimer
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