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Bande dessinée -> Science-fiction |
| Kurt Busiek Mario Alberti Redhand (tome 2) - L'Arme des dieux Les Humanoïdes associés 2006 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 48 pages ISBN : 2731617179 FORMAT : 24 x 32 cml Imprimer
Destinée étrange que celle de Redhand : dans un premier album assez impressionnant graphiquement (mais il est dû au pinceau dAlberti, révélé par la série Morgana
on nen attendait pas moins !), on découvrait lavenir de lhumanité, un avenir sombre
Après un cataclysme nucléaire mystérieux, lhumanité sest mise à régresser jusquà une civilisation plutôt médiévale teintée de magie. Cest à cette époque que Redhand, cryogénisé dans un lointain passé, est rappelé à la vie par une tribu barbare qui le recueille un temps
avant dêtre exterminée par lui
ambiance ! De fait, ce Redhand a tout pour intriguer : une prophétie annonce sa venue, celle dun homme sans père ni mère, sans enfance, insensible à la magie des dieux, et venu pour les détruire. Avec un tel pedigree, on en peut se faire que des amis !
Ce nouvel album voit Redhand parvenir à Silacaea, une grande ville aux allures de Venise fantastique quoiquun peu en ruine : demblée, son insensibilité à la magie, ainsi que son art de lescrime le désignent à lattention (et à la vindicte) publique. Recueilli par deux voleurs Mara et son compagnon, Ishmin, il semble néanmoins avoir trouvé une place dans la société. Un peu de calme ? Cest compter sans la curiosité intéressée dun notable Radric qui presse la petite équipe daller voler une relique des temps anciens, une relique sacrée que Redhand connaît bien et à laquelle il semble lié. Mais à violer les lois divines, on finit par sattirer des ennuis : une fois de plus, Redhand sème la mort autour de lui. A lévidence, il va falloir sexpliquer avec les dieux !
Ce second tome confirme donc les espérances du premier : certes, un scénario signé Kurt Busiek (révélé par son travail novateur dans le monde des comics, chez Marvel en particulier) est plutôt un gage de sérieux, de même quun album dessiné par Alberti. Encore fallait-il faire quelque chose de ce monde un peu bizarre et de ce héros pas forcément sympathique (mais cest tout lintérêt du bonhomme)
Si laventure progresse lentement (on sent bien que le face-à-face avec les divinités locales est encore loin), elle nen est pas moins rythmée et offre loccasion de découvrir les arcanes et les failles de cet univers médiéval-fantastique délabré, qui retourne tranquillement à la sauvagerie des origines. Bref, un album qui éclaire la lanterne du lecteur, appâté par le premier tome et désormais curieux den savoir plus sur ce futur.
Busiek plante tranquillement son décor, par petites touches, tout en laissant discrètement affleurer le fil rouge de son récit : le destin encore flou de Redhand. Il est bien évidemment servi par le graphisme virtuose dAlberti. A la manière de la série Sambre (Yslaire), Alberti joue sur deux registres de couleurs, le rouge et le gris : il en résulte une impression crépusculaire, celle dun monde qui senfonce lentement et perd ses couleurs. Le trait est fin, précis, ciselé, dans la foulée dautres talents italiens reconnus (de Manara à Marini). Alberti a le sens du détail et excelle dans lévocation de cette ville en ruine à larchitecture romantique. Un héros étrange pour un monde étrange : une équipe qui gagne !
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 04/02/2006 ) Imprimer
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