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Bande dessinée -> Science-fiction |
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De l’inconvénient des paradoxes temporels | | | Jean-David Morvan Bachan Nirta Omirli (tome 2) - Je suis partout Les Humanoïdes associés 2006 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 56 pages ISBN : 2731616490 FORMAT : 24 x 32 cm Imprimer
Une série où le méchant de lhistoire meurt dès le premier album pourrait légitimement sembler mal partie : cest pourtant ainsi que commençait le premier tome de la série Nirta Omirli. En 2976, une mission de pacification commandée par lamiral Hammarskjöld atterrit sur la planète NéVe RiKoSSe - où une colonie terrienne vit aux côtés des autochtone, les Pétzétatis Qcouzinaz - pour capturer et exécuter le capitaine Nirta Omirli, un psychopathe responsable du massacre de nombreux innocents. Fin de lincident ? Heureusement, les auteurs de SF disposent dartifices assez pratiques pour se libérer de ce genre de dilemme, comme le voyage temporel et son corollaire inévitable, le paradoxe temporel. Suite à un problème dans lespace, la mission doit revenir en catastrophe sur la planète
pour se réveiller en 2999, alors même que le fameux Nirta Omirli, véritable héros pour la communauté terrienne, vient de mourir assassiné
comprenne qui peut ! Ce nouvel opus entraîne donc le lecteur, à la suite de lamiral et de ses maigres troupes sur la planète NéVe RiKoSSe pour tenter de savoir ce qui sest passé. Car manifestement, la situation a largement changé : les autochtones sont devenus les quasi-esclaves des terriens, bons pour le travail forcé ou victimes de chasses cruelles pour amuser la troupe. Et Nirta Omirli lui-même semble avoir plusieurs vies à sa disposition
Le premier album installait le décor, celui-là plante les relations entre les divers personnages, et réinstalle un décor neuf, celui dune planète où règne un régime raciste aux accents génocidaires. Lensemble est sympathique, magnifiquement dessiné et mis en couleur par Bachan, très à laise dans la conception de cette société futuriste en pleine guerre de conquête. Des personnages bien individualisés, des scènes de bataille ou de désolation assez grandioses : Bachan fait la démonstration dun beau talent et dune réelle inspiration pour un cadre original (une planète glacée, encombrée de ruines, et vaguement habitée)
Mais tout cela est un peu lent et le lecteur ressort de lalbum sans guère plus dinformations quau début. Si les relations au sein de la petite équipe commandée par lamiral sont intéressantes (le choc des personnalités, la diversité des attitudes, les conflits dintérêts
), si le tableau de cette société coloniale du futur est assez convaincant (dautant que les colons ne représentent quune minorité, cloîtrés dans une forteresse et travaillés par la peur et le racisme), lensemble progresse mal. Morvan (le scénariste virtuose du Sillage, de Ronces, de Reality show
) prend un peu son temps dans cette série et lon aimerait parfois précipiter lhistoire, au risque den savoir un peu moins sur les habitudes des uns et des autres. Atmosphère, atmosphère ? Avec cet album, on quitte le huis clos du premier tome pour un premier pas vers un thriller temporel, en espérant un final de space opera ? A suivre.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 31/03/2006 ) Imprimer
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