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Bande dessinée  ->  Chroniques - Autobiographie  
 

Le petit Small
David Small   Sutures
Delcourt 2010 /  19.90 € - 130.35 ffr. / 328 pages
ISBN : 978-2-7560-2104-1
FORMAT : 18x23 cm
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Encore un récit autobiographique diront certains. Il serait pourtant dommage de passer à côté de celui-ci, particulièrement marquant et réussi. Certes, au premier abord, le dessin effiloché sous des lavis de gris manque un peu de charisme. Il y a là comme une fragilité apparente qui semble, a priori, un peu tirer le récit vers le bas. A la lecture pourtant, David Small s’avère être un grand dessinateur, à l’aise dans les petits détails et surtout un grand metteur en scène. Son récit se lit avec une grande fluidité, vous happant dès la première page pour ne plus vous lâcher. Sur plus de 300 pages, l'exercice n'était pourtant pas facile. Il y a là en effet une jolie maîtrise des cadrages, des expressions et, plus généralement, une habileté narrative qui apporte à ce récit du réel une grande force et une belle profondeur. En quelques traits, Small pose une expression, un rictus inquiétant, une présence oppressante.

Certes, le sujet est évidemment porteur. Le cœur de l’intrigue ne sera ici pas dévoilé ; tout juste peut-on dire qu’il s’agit d’un drame humain très fort, bouleversant et qui prend aux tripes. David Small ne profite pourtant pas de ce témoignage émouvant pour tirer les larmes. Il raconte son histoire avec une certaine distance et une sècheresse – ce dessin malingre justement – qui empêchent ces souvenirs de sombrer dans le pathos. Plus encore, comme pour contrer un trop-plein de réalisme du à un récit placé sous le sceau de la mémoire-vérité, Small s’autorise des diversions bienvenues ; lorsque l’imaginaire prend le dessus, extirpant le récit d’une banale chronique récitée platement (un psy personnifié en lapin d’Alice, une crise de larmes qui devient pluie torrentielle, une exploration dans une gorge à la recherche de cordes vocales…).

On suit donc cette histoire qui prend place dans les années 50, à Détroit : ville grise et pluvieuse. Il y a le père de David, médecin et radiologue un peu absent. Son frère, copain-ennemi comme tous les grands frères. Et surtout sa mère, terrible, froide, sévère. « Tomber malade, c’était ça mon langage », raconte David, avouant comment retenir pendant un temps, l’attention de ses parents. Dès les premières pages, on sent que l’histoire ne sera pas de tout repos et que derrière ces petits drames de l’enfance se cache quelque chose d’encore plus encombrant.

Le livre est au final un règlement de comptes avec son passé, une catharsis nécessaire autant qu’une tentative de comprendre et pardonner l’autre. Comme pour, définitivement, faire son deuil d’une jeunesse meurtrie et panser une faille affective trop longtemps impossible à combler.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 26/01/2010 )
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