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| Bande dessinée -> Chroniques - Autobiographie |
| Aurélia Aurita Fraise et chocolat 2
Les Impressions nouvelles 2007 / 16 € - 104.8 ffr. / 192 pages
ISBN : 978-2-87449-033-0
FORMAT : 14,8x21 cm
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Petite surprise éditoriale de lannée passée, Fraise et Chocolat avait fait beaucoup parlé, même les moins bavards. Aurélia Aurita racontait là en détail ses élans du cul avec son compagnon et mettait en scène une suite de saynètes aux allures de porno chic et chou, gentiment provocateur. Derrière la crudité des mots et des images, qui a en grande partie fait le succès du livre, Aurélia Aurita évoquait aussi une jolie aventure passionnée, les folles scènes de sexe débridées allant de pair avec les attendrissants espoirs amoureux dune jeune femme daujourdhui. Si lalbum, tournant finalement vite en rond, navait rien du chef-duvre proclamé ici et là, il se lisait non sans déplaisir et avait le mérite denvoyer valser tabous et hypocrisie crispée avec une candeur désarmante et une liberté de ton plutôt réjouissante.
La surprise avec ce deuxième volet cest quon ne lattendait pas ! Fraise et chocolat était comme une suite de pages scrupuleusement extraites dun journal intime, choisies selon leur degré daffinité à une seule et même thématique coquine et recueillies dans un unique volume, le reste du journal étant laissé confidentiel. Laventure aurait pu (dû ?) sarrêter là, le livre faisant un tout cohérent dans ses obsessions et peignant le tableau dune histoire amoureuse à un moment donné.
Dans ce deuxième volume, le tri nest plus sélectif, et Aurélia Aurita raconte tout et un peu nimporte quoi. On retrouve ainsi le couple Chenda et Frédéric, qui après les premiers mois damour fusionnel et classé X, connaît un relatif apaisement, et donc dautres péripéties
forcément moins enthousiasmantes. Certes, les joyeuses galipettes sont toujours au rendez-vous, et son lot desbroufe gaiement provocante avec (leçon de fist-fucking et autres cinq légumes par jour bons pour la santé
), mais Aurélia Aurita parle aussi et surtout de son quotidien, des séances de dédicaces de Frédéric, de sa vie à lhôtel et de lévolution de ses sentiments. Et malgré quelques moments réussis (le voisin en colère), la suite de ces aventures au pays de la vie perd de sa pertinence, les anecdotes étant souvent peu captivantes, et lhumour à plat. On est cette fois bel et bien là dans la tendance « je blogue donc je suis », avec ses bons côtés (graphisme vif et spontané) mais surtout ses ennuyeux défauts, lorsque nimporte quel micro-événement est censé devenir passionnant une fois mis sur papier.
Tout le livre repose ainsi sur un drôle déquilibre, entre quotidien anodin, situations pseudo dramatiques autour de lévolution du couple (Chenda et Frédéric vivent leur relation cachée) et scènes chaudes qui ont fait le succès du premier opus. Différentes directions qui marquent un sévère manque dinspiration. Si Aurélia Aurita continue demprunter la voie de lautobiographie, on ne peut quespérer que ce deuxième volet se découvrira a posteriori comme une étape, une période charnière avant quelque chose de plus conséquent, un milieu moyen.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 05/11/2007 )
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