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Bande dessinée -> Policier - Thriller |
| Mathieu Mariolle Benjamin Carré Smoke City (tome 1) Delcourt - Neopolis 2007 / 12.90 € - 84.5 ffr. / 48 pages ISBN : 978-8478-9325-0 FORMAT : 24x32 cm Imprimer
Le lecteur est prévenu dès la première planche : rien dans cette histoire ne sest passée comme prévu. Du haut dun gratte-ciel au milieu dune ville grise et pluvieuse, une mystérieuse silhouette masquée se dresse, inquiétante, destructrice. La suite du récit verra le retour de ce drôle de ce personnage : cest une momie conservée dans un musée. Une uvre dart quune équipe de six braqueurs chevronnés est chargée de dérober pour un commanditaire autoritaire et tatillon. Les cambrioleurs se connaissent bien, ils ont autrefois uvré ensemble avant que cela ne tourne mal et que leurs chemins ne se séparent. Six années ont passé et pour ce nouveau gros coup, ils prennent le parti de se former à nouveau, le jeu en vaut la chandelle. Il y a donc Moe lexpert en systèmes de sécurité qui a fait son trou de lautre côté de la barrière, il est flic ; Harper le taulard a qui lon va devoir offrir un prison break salutaire; la belle et aguicheuse Carmen, traîtresse en chef ; Cole, le beau gosse bad boy et son père Franklin camisolé de force dans un asile psychiatrique. Enfin, nouvelle recrue, une petite boule dénergie experte en arts martiaux, Miyako.
Les deux tiers de ce premier tome traitent des retrouvailles mouvementées de ce sextuor de choc ; casting épique pour une mission a priori impossible mais que ces spécialistes sapprêtent à relever avec panache et professionnalisme. La suite du récit verra évidemment les choses se compliquer quelque peu, dautant quil semble y avoir une taupe dans la troupe
La conclusion de lalbum laisse, pour une fois, le lecteur dans une totale expectative et bien malin qui pourra deviner où veulent en venir les auteurs
Au-delà de cette histoire pour linstant pas encore totalement captivante, la grande force de Smoke City réside dans le graphisme de Benjamin Carré, et plus encore dans les décors imaginés par le jeune dessinateur. Mélange de photographie et de peinture numérique, la Cité Fumée est un nouvel avatar de ville crépusculaire et claustrophobe, entre Gotham City et le Los Angeles de Blade Runner. Il y pleut tout le temps, ny fait jamais jour, le gris de la pierre se mariant avec le noir charbonneux du ciel. Dans la gestion des lumières et des ambiances, Carré excelle, latmosphère retrouve ici la moiteur oppressante de Seven, et lesprit revival du cinéma noir avec voix-off et femme fatale intégrée. Dommage que la gestion des personnages reste plus conventionnelle parfois même un peu maladroite dans le dynamisme des mouvements ou la précision dune expression. Les mêmes personnages ne sont dailleurs pas gâtés par des dialogues assez plats et clichés. Dommage car voilà une série policière et daction pleine de promesses, distrayante et ancrée dans un univers franchement séduisant. On attend donc la suite, sans impatience mais avec intérêt.
Alexis Laballery ( Mis en ligne le 20/03/2007 ) Imprimer | | |
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