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Bande dessinée -> Aventure |
| Bastien Ayala David Chauvel Antonio Sarchione Sept pistoleros Delcourt - Conquistador 2012 / 14.95 € - 97.92 ffr. / 64 pages ISBN : 978-2-7560-2620-6 FORMAT : 23x32 cm Imprimer
1899, le Far West, 7 as de la gâchette recrutés pour affronter la lie des hors la loi locaux
Mais oui, ça vous dit forcément quelque chose : les « magnificent seven » de John Sturges, 1960 où le récit de sept cowboys venus défendre un village rançonné par des bandits mexicains. Ces Sept Pistoleros ne seraient-ils quune version BD de ce classique du western, ce serait déjà une belle idée, mais les auteurs ont, légitimement, voulu se démarquer. Il ne sagit donc pas de protéger un village, mais de sauver sa peau
parce que très loin, à lEst, à New York, quelques riches hommes daffaires ont décidé de purger le Far West de ses bandits, et nont rien trouvé de mieux, pour ce faire, que de mettre à prix la tête des 7 meilleurs pistoleros du coin, assurés que la lie du far west cherchera à les retrouver
Du carnage final naîtra forcément une ère plus calme. Tel est le plan habile auquel nos pistoleros vont devoir résister, coincés dans une vielle forteresse : on passe ainsi des 7 mercenaires à Assaut (J. Carpenter), autre classique contemporain (du siège) très efficace. Mais les jolis plans concoctés dans les beaux salons new yorkais fonctionnent-ils aussi bien sous le soleil du nouveau Mexique ?
Quitte à rendre hommage, les auteurs y sont allés franchement et résolument : cest lune des nombreuses qualités de cet album qui assume ses emprunts, reconnaît ses dettes, et nous fait vibrer nostalgiquement devant cette ultime « dernière séance ». Chaque pistolero est déjà le quasi décalque dun des héros de Sturges, et lon retrouve là toute la gamme du cowboy hollywoodien : le colonel retraité des armées confédérées, lalcoolique irlandais, le mystique religieux, le fanatique des armées à feu, le joueur habile (le magicien), etc. Et même les personnages secondaires sont au diapason : le merveilleux méchant le démon rouge est un chef de bande mexicain (pourquoi les bandits sont-ils toujours mexicains à Hollywood ?) et la seule femme du groupe est une prostituée au grand cur. On est dans lhommage bien ficelé, avec ses scènes danthologie : le duel, la chevauchée, la bataille dans un vieux fortin
et un final moins attendu (car il faut quand même que la justice simpose un peu). Le grand duel entre tradition et modernité est une fois de plus mis en scène avec talent.
Bref, le scénario de Chauvel et Ayala peut sembler assez classique, mais en fait, il manie avec habileté la nostalgie, les références pour aboutir à un album très réussi, où lhistoire sefface devant une mise en scène très soignée dAntonio Sarchione qui, depuis Gold Rush (Le Casse), a montré tout son talent dans les ambiances western. Une fois de plus, on se retrouve dans un récit à la Blueberry trognes improbables et saloon enfumés - qui font le charme du western classique. Un travail réussi et au final, un bel album pour clore la deuxième saison de « 7 ».
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 16/10/2012 ) Imprimer
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