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1946 : rien n’est terminé
Jean-Luc Sala   Ronan Toulhoat   Les Divisions de fer (tome 1) - Commando rouge
Soleil 2014 /  13.95 € - 91.37 ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-30204083-0
FORMAT : 23,4x32,3 cm
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1946, Smolensk… la Seconde Guerre mondiale n’est toujours pas terminée : les
Allemands disposent d’avions à réaction, mais plus encore, ils exportent
leurs mekapanzers, des tanks équipés de pattes d’araignées, parfaitement
maniables, solidement blindés… l’arme absolue dans la bataille. Et ils se
rapprochent de Moscou, très dangereusement. Mais l’URSS et son petit père
des peuples ont une arme secrète, des armures, blindées, aussi maniables et
qui doivent permettre de stopper l’offensive nazie. Encore faut-il trouver
des pilotes motivés pour ce qui ressemble quand même bien à une mission
suicide : le lieutenant Tania Yakovlev, pilote de Mig, est ainsi recrutée –
ou plutôt mobilisée au service de la mère-patrie… sa famille étant installée
à Moscou pour la motiver ! Il s’agit d’apprendre à combattre à l’aide de
l’armure, et accessoirement, ne pas déplaire au fanatique de l’étape,
l’implacable commissaire du peuple. L’URSS a peut être une chance… mais
pendant ce temps, l’Allemagne affûte une nouvelle arme, une arme ultime dit-
on…

De l’uchronie et de la lourde, genre blindée… Avec les mekapanzers, Jean-Luc
Sala (dont l’excellente série Bakemono, variation identique dans le
Japon des samouraïs, attend une fin), aux commandes, se lance dans un
mariage improbable, mais très réussi, entre le manga, ses robots pilotés par
des hommes, et la seconde guerre mondiale. Le principe est simple, chaque
album est un one shot réunissant un couple d’auteurs et promenant ses
lecteurs sur les divers champs de bataille. Et ce premier tome est efficace
et très convaincant : c’est non seulement grâce au scénario bien pensé de
Sala, qui combine la petite échelle (la guerre mondiale et ses péripéties)
et la grande échelle (les armures du point de vue des pilotes) mais
également grâce au graphisme inspiré (mais pas trop) des mangas, de Ronan
Toulhoat, un dessinateur à suivre et à surveiller, celui-là, tant il a su se
couler dans cet univers étrange et sans tomber dans la banalité, en éclairer
le côté uchronique. L’ensemble est bien calibré, on est tout de suite dans
l’action, avec armes nouvelles et chausse-trappes idéologiques. Une version
uchronique et gonflée de la seconde guerre mondiale, versant soviétique. On
attend avec impatience le prochain tome, et la version guerre du Pacifique…


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 13/10/2014 )
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