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Bande dessinée -> Aventure |
| Jean-Charles Kraehn Miguel Myrkos (tome 1) - L’Ornemaniste Dargaud 2004 / 12.60 € - 82.53 ffr. / 48 pages ISBN : 2205055232 FORMAT : 24 x 32 cm Imprimer
Dans une société antique qui nest pas de celles que lHistoire a retenues, Myrkos est un jeune homme au grand talent artistique et au tempérament bien trempé. Il pourrait se contenter de son enviable statut détudiant à la Scola Imperiale, qui forme les ornemanistes dont les meilleurs célébreront par leur art pictural les dieux et le pouvoir officiel. Mais Myrkos est trop fougueux pour ne pas se sentir à létroit dans cette noble institution, dirigée par des hommes à la poigne de fer qui nont quun leitmotiv : perpétuer la tradition. Or Myrkos est en recherche : il nhésite pas à passer ses nuits dans les bouges de la cité dAnétha pour étudier les courbes des prostituées, et parfaire son art du nu. Plus encore, Myrkos cherche la profondeur, limpression de troisième dimension, cette fameuse perspective que son époque na pas encore découverte.
Jean-Charles Kraehn (Tramp, Gil Saint-André) signe ici un scénario original, qui mêle sur le mode du récit daventures les thèmes de lart, du pouvoir et de la religion (le jeune frère de Myrkos, en quête didéal, sapprête à partir à la recherche dun certain Hrystos, un « homme étonnant qui prêche de village en village »
). Ce premier tome est très séduisant : il y a du rythme, des intrigues qui se croisent, les relations entre personnages principaux et secondaires sont posées sans perdre de temps. Le tout dans un décor singulier, qui rappelle à la fois la Rome antique et le Moyen Age. Tout cela laisse espérer le meilleur pour la suite, qui pourrait être longue, vu le nombre de ficelles que le scénariste pourra tirer sil le souhaite.
Le dessin est signé Miguel (Miguel Imbiriba), un compatriote de Léo (Les Mondes dAldébaran), que le dessinateur brésilien parraine ici en signant la préface. Pour son premier album publié, Miguel réalise un travail remarquable. Son trait, très fluide, nest pas sans rappeler celui dAndré Juillard. Anétha, vaste citée perchée sur des pics rocheux, pleine de dédales et haute en couleurs, est un vrai plaisir pour les yeux. Une belle réussite sur tous les plans, en somme, si ce nest une regrettable approximation grammaticale qui vous casse une ambiance : « Comment aurais-je pu oublier ces vers que nous écrivâmes ici même ? » Ouille !
Anne Bleuzen ( Mis en ligne le 20/11/2004 ) Imprimer | | |
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