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Qu’elle était verte ma steppe ! | | | Franz François Corteggiani Michel Faure Poupée d'ivoire (tome 9) - Timok Khan Glénat - Vécu 2005 / 8.99 € - 58.88 ffr. / 48 pages ISBN : 2723438511 FORMAT : 22 x 30 cm Imprimer
Pour les amateurs de BD historiques, la collection Vécu de Glénat est une référence : il est en effet peu dépoques et peu de civilisations qui nont pas été évoquées. Avec Poupée divoire, Franz promène ses lecteurs, depuis neuf albums, aux frontières de la Chine médiévale, dans les steppes dAsie centrale aux côtés de Timok, le chef barbare, et de Yu Lien, la courtisane chinoise. Mais la chevauchée prend fin avec ce neuvième album. Franz, à lorigine de la série, est décédé et ce sont Faure (au dessin) et Corteggiani (au scénario) qui ont entrepris de conclure la saga.
Les aventures de Timok pourraient sintituler « les malheurs » de Timok : fils et petit-fils de rois, il se heurte pourtant violemment à son père, Kaliber Khan, lorsquil lui présente Yu Lien. Le vieux roi envisage même de tuer son héritier. Dans laffaire, Timok perd son meilleur ami. Qui plus est, Yu Lien accouche dans la foulée dun enfant qui nest pas de lui, mais dun ancien maître
Ce nouvel album va-t-il lui apporter le bonheur ? Venu quérir son royaume, Kaliber Khan est exécuté par des archers à la solde de son épouse : Timok, devenu désormais Timok Khan, peut donc revendiquer son héritage
mais il doit avant recouvrer la tiare scythe qui fera de lui le successeur légitime, et parvenir à forcer les portes de sa propre forteresse
Le siège commence, et avec lui, le face à face entre barbares nomades et chinois sédentaires.
Bref, voilà une épopée qui sachève, et cest presque dommage, quand les dernières pages semblent transcender lalbum. En effet, il faut bien lavouer, le graphisme de Franz est assez décevant : les visages sont peu différenciés, le trait est plutôt épais, gras, pour des vignettes de petite taille, les cadrages sont banals, tout cela manque dinspiration, de souffle. Bizarrement, le changement de dessinateur, à la page 38, avec larrivée de Michel Faure améliore nettement lalbum : le trait est plus soigné, plus personnel, les vignettes sont plus grandes, la mise en scène plus innovante, la mise en couleur plus aboutie
On redécouvre quasiment les personnages. Quant au scénario de Corteggiani, il conclut poétiquement la saga : une conclusion qui rachète finalement lensemble, donc une bonne conclusion.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 25/04/2005 ) Imprimer | | |