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Bande dessinée  ->  Les grands classiques  
 

Quand on arrive en fille
 Jidéhem   Sophie (tome 1) - De Starter à Sophie
Dupuis - Patrimoine 2011 /  28 € - 183.4 ffr. / 196 pages
ISBN : 978-2-8001-5061-1
FORMAT : 21,8x30 cm
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Le nom de Jidéhem est bien connu des lecteurs de bandes dessinées. Pas tant pour ses propres séries que pour les albums illustres auxquels il a contribués : le meilleur de Franquin, rien de moins. Notamment le diptyque Zorglub et les presque cinq cents premiers gags de Gaston, au point que le héros-sans-emploi a failli lui revenir. Il faut dire qu’avec ses décors impeccables et son goût pour les véhicules aérodynamiques, il complétait parfaitement la fantaisie nerveuse de Franquin.
Paradoxe de cette réussite, son travail comme dessinateur complet, avant, pendant et après la collaboration avec le Maître, n’était plus vraiment visible depuis l’épuisement progressif des albums. Excellente initiative de Dupuis, donc, dans la lignée de ses Intégrales les plus populaires, de redonner sa place à un dessinateur incontournable du journal de Spirou des années 1960.

Ce volume, mêlant rééditions attendues, inédits et préface passionnante, retrace l’existence parallèle et successive des deux principaux personnages de Jidéhem, tous deux bien significatifs de l’Histoire de la bande dessinée : Starter et Sophie.
Starter est un de ces personnages récurrents servant à appuyer l’identité du journal de Spirou, comme l’ont été ou le seront le Fureteur et le Boss. Né de la plume de Franquin, il sert de signature à la chronique automobile de Jacques Wauters, agrémentée d’une illustration hebdomadaire. Jidéhem, héritier de cette chronique, cherchera rapidement à lancer son héros dans des aventures au long cours. Et il l’incarnera dans un journaliste spécialisé dans les affaires de voitures, au volant de bolides successifs.

Beaucoup plus originale sera la jeune Sophie, fillette mignonne et casse-cou, qui intervient dans le troisième épisode de Starter et lui vole la vedette. Au point de gagner le droit à des albums à son nom, qui dureront jusqu’à la retraite de Jidéhem en 1995.
Si l’éditeur va vite en besogne en qualifiant Sophie de « toute première héroïne de la bande dessinée franco-belge » (avant Sybilline ou Natacha, mais après Line ou Prudence Petitpas), reconnaissons qu’elle marque un grand pas dans l’acceptation de personnages féminins dans un univers de petits garçons. Au tournant des années 1960, la bande dessinée pour adolescents s’enrichit de nouveaux univers, récupérant du coup les thématiques jusque là réservées aux publications pour adultes ou petites filles. Sophie fait partie de ce mouvement. Sans être aussi mûre et sexy que le voulait Jidéhem, cette jeune aventurière va faire la preuve qu’une série de bandes dessinée peut exister sans que le personnage soit une projection directe de l’avenir du lecteur. Une grande avancée dans un monde de Benoît Brisefer et de Buck Danny.

Au-delà de l’importance historique de ces pages, il y a des raisons de s’attarder dans les récits de Jidéhem. Tout en se cherchant, en se rapprochant et en s’éloignant de Franquin, il travaille ses ambiances, posant des course-poursuite ou des scènes de polars riches en suspense. Zoé, la voiture pensante, peut-être inspirée par le début de Z comme Zorglub, est une invention qui se révèlera fructueuse en scénarios. La Maison d’en face montre les qualités de narrateur d’un homme qui travailla pourtant beaucoup avec des scénaristes (Delporte, pour quelques récits joyeusement farfelus repris ici ; Vicq, par la suite).
Avec ce volume, nous avons le plaisir d’assister à un moment précis de la vie d’un journal, d’un homme et d’une industrie. De quoi satisfaire plus que les nostalgiques.


Clément Lemoine
( Mis en ligne le 05/09/2011 )
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