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Bande dessinée  ->  Humour  
 

Transport pas commun
Paul Kirchner   le bus
 15 € - 98.25 ffr. / 96 pages
ISBN : 978-2-84841-020-3
FORMAT : 23x16,5 cm
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À côté d’énièmes rééditions et intégrales dont on n’a plus rien à faire, le bus est de ces livres incroyables, que l’on n’attendait pas et qui pourtant aurait mérité sa place sur nos étagères depuis belle lurette. C’est grâce aux éditions Tanibis que ce petit bijou atterrit aujourd’hui dans nos contrées, dans une publication inédite et soignée.

Rappelons les faits : en janvier 1979, Paul Kirchner commence à dessiner pour le magazine Heavy Metal (la version américaine de Métal Hurlant), un strip régulier. Il s’agit d’une sorte d’exercice de style aux prémisses minuscules mais déviations infinies. Le contexte se résume à un homme qui prend le bus. À partir de là, tout est possible et imaginable car dans le monde de Kirchner les arrêts de bus sont des portes vers d’autres dimensions à la fois fantastiques, absurdes ou cauchemardesques. Dans la postface, Kirchner cite lui-même quelques inspirations, évidentes, Magritte, Dali, Escher mais aussi la Quatrième Dimension et les dessins animés de la Warner.
Ainsi, de 1978 à 1985, Kirchner a dessiné une petite centaine de strips au sein du magazine, remettant à plat à chaque fois son postulat de départ pour un développement toujours différent, épatant, étonnant.

Il s’agit ici de transmutations, de déplacements, de boucles sans fin, de voyages dans le temps et dans l’espace… Et d’un strip à l’autre, le ton change : on passe ainsi de l’horreur pure à la blague potache en passant par la poésie pure. Le bus, un bus, est ainsi à la fois source et personnage principal de toutes les inspirations, de tous les délires. Avec une intarissable créativité, Kirchner aligne des pages superbes et étonnantes, dont le côté répétitif n’est jamais lassant tant l’auteur sait se renouveler et partir dans différentes directions.
Au-delà de cette imagination fertile, il y a aussi un graphisme à la hauteur des ambitions scénaristiques. Si les strips sont coincées sur une demi-page A4 à l’horizontale, il se passe dans ces cases quantité de choses et le dessin porte avec passion ces événements. Un noir et blanc assuré, froid comme peut l’être le personnage principal, mais dynamique et d’un esthétisme raffiné.

Derrière ce quotidien revisité se cachent donc quantité de cauchemars (les insectes géants, la machine qui supplante l’humain, les accidents..), mais aussi le désir de briser cette fichue routine. Si le bus arrive toujours au coin de la rue, on ne sait pas ce qu’il va se passer la case d’après. Malgré tout, le protagoniste principal, caché derrière ses grosses lunettes ne semble jamais pour autant plus décontenancé que ça. Comme si, au fond, cette réalité qui dérapait n’était qu’un nouveau quotidien, à assumer encore et encore avec la plus grande assurance. Comme si, dès le départ, la répétition des strips ne faisait partie que d’un tout, un monde sans début ni fin, qui serait la routine de ce personnage débonnaire et impassible, et avec lui du lecteur. Ou comment, en quelques strips fabuleux, faire de la bande dessinée un passage vers un monde de tous les possibles. On est bien là dans la logique du rêve, lorsque l’invraisemblable n’est pas perçu comme tel. La force de ces pages, c’est que de strip en strip, les rêves partent du même point de départ, mais ne convergent jamais vers la même obsession : à chacun d’y trouver son rêve à lui, son bus qui le mènera vers un horizon familier ou simplement souhaité.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 20/03/2012 )
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