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Bande dessinée -> Humour |
| Manu Larcenet La légende de Robin des Bois Dargaud - Poisson Pilote 2003 / 9.45 € - 61.9 ffr. / 48 pages ISBN : 2-205-05496-1 FORMAT : 22,5 x 29,5 cm Imprimer
Il nous avait déjà fait le coup avec Sigmund Freud : en 2002, Manu Larcenet publie Le Temps de chien (Dargaud / Poisson Pilote), une « aventure rocambolesque » du père de la psychanalyse à la conquête (scientifique) du continent américain. Une réussite. Cette fois, Larcenet sattaque à Robin des Bois, et lon découvre un héros décati, binoclard et édenté, qui sème la terreur dans la forêt de Rambouillet, avec laide du fidèle Petit-Jean. Car ce pauvre Robin est atteint de « laffection du Sieur Alzheimer », ce qui lui vaut de disjoncter régulièrement et de se mettre à brailler le répertoire dAnny Cordy et de Carlos. Il lui faut alors un bon coup de gourdin en pleine trogne pour retrouver ses esprits et se mettre au service de son éternelle mission qui, ne loublions pas, est de voler aux riches pour donner aux pauvres. Quelques « bavures » lamènent cependant à occire de pauvres touristes au détour de sentiers forestiers, ce qui nest pas du tout du goût du shériff de Nottingham
qui engage Lord Greystoke (Tarzan himself, décati, moncolard et édenté
et zoophile !), pour que cessent ces exactions en forêt de Rambouillet.
Dans ce joyeux bordel totalement délirant, qui joue à fond sur leffet comique des décalages, Larcenet sest pour le moins lâché. On éclate de rire dès la deuxième page, tant ce vieux Robin des Bois hurlant « Tata Yoyo » les yeux dans le vide est une vision absurdissime ! Le couple Robin / Petit-Jean est excellent. Le shériff déraciné appelant Tarzan à la rescousse nous fait encore progresser dans le délire. Les dialogues sont bien souvent savoureux. En une dizaine de planches, on a atteint de tels sommets quon se demande comment Larcenet va pouvoir tenir le rythme. Et le fait est que La légende de Robin des Bois dérape par moments en raison de quelques lourdeurs humoristiques (les scènes où Robin vient demander conseil à larbre « vénérable », la rencontre avec Kader, « Sarrazin » des banlieues). Sans ces baisses de régime dans le scénario, Larcenet aurait signé un album excellent. Dommage. Lépilogue de lhistoire fait toutefois un peu oublier les faiblesses à mi-parcours.
Au dessin, en tout cas, il est toujours aussi convaincant. Malgré un trait qui peut paraître approximatif, il parvient à faire passer une foule dexpressions sur les visages. Et en regardant certaines cases pour la dixième ou la cinquantième fois, on est bluffé de constater à quel point elles sont capables de déclencher le rire.
Anne Bleuzen ( Mis en ligne le 08/09/2003 ) Imprimer
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