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Bande dessinée  ->  Humour  
 

Il faut imaginer Marvin papy...
Joann Sfar   Lewis Trondheim    Kerascoët   Donjon Crépuscule (tome 104) - Le Dojo du lagon
Delcourt - Humour de rire 2005 /  9.80 € - 64.19 ffr. / 48 pages
ISBN : 2847897798
FORMAT : 23 x 30 cm
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Cela faisait bien longtemps ; non pas qu’on n’avait pas eu des nouvelles du Donjon (les parutions se succédant au rythme d’environ 2 albums par an), mais qu’on n’en avait pas eu de sa période crépusculaire. Rappelons rapidement, pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, que la saga fleuve imaginée par Sfar et Trondheim se construit sur trois époques : Potron-Minet (les origines du Donjon), Zénith (son heure de gloire) et Crépuscule (sa décadence). En outre et en parallèle, les albums de le sous-série Donjon Monsters se focalisent sur un personnage secondaire de l’univers du Donjon, et les albums Donjon Parade mettent en scène les deux personnages principaux, Herbert et Marvin, à l’époque de Donjon Zénith. Un peu confus ? C’est normal, c’est aussi cela, le charme de ce pari fou qu’est Donjon.

Cela faisait donc bien longtemps, trois ans précisément. A l’époque Crépuscule du Donjon, Herbert est devenu le Grand Khân, Marvin est devenu le Roi-Poussière, aveugle, et la planète Terra Amata a explosé en une multitude d’îlots qui flottent désormais dans l’espace. Jusqu’à présent, les albums de Donjon Crépuscule (au nombre de trois) baignaient dans une atmosphère très noire et parfois étouffante, tant par le propos et l’action que par le dessin. Surprise ici, un vent de fraîcheur a soufflé sur l’esprit de Sfar et Trondheim : la lutte entre le Grand Khan et le Roi-Poussière est éclipsée, la mort de ce dernier n’est même presque plus au goût du jour ; au contraire, las de tous ses combats, Marvin semble n'avoir plus qu'un rêve, revoir ses enfants. Et c’est sur une île quasi paradisiaque qu’il va les retrouver, toujours en compagnie de Marvin Rouge (le lapin) et de Pipistrelle.

Pour le lecteur, c'est un vrai bol d’air : l’histoire est pleine d’humour et de sensibilité, on découvre de nouveaux personnages attachants, on en retrouve d’autre hauts en couleurs (Gilberto). Contrairement à d’autres opus de la saga, on ne s’ennuie pas du tout dans ces 48 pages enjouées, qui font passer un très bon moment. « Le Dojo du lagon » est fortement empreint d’un hommage à la féminité, qui transpire au fil des pages : à travers les remises en question de Marvin et la réforme des lois des Draconistes, c’est un monde de guerriers barbares qui est balayé d’une chiquenaude ; en filigrane, la morale de l’histoire semble claire : point de sérénité hors de l’amour et du bonheur familial. Le constat (mièvre dans l'absolu mais qui parvient à être charmant ici) reflète-t-il une évolution personnelle des auteurs ?

Autre nouveauté pour Donjon Crépuscule, le dessin n’est plus l’œuvre de Sfar et Trondheim, mais celle de Kerascoët, un duo composé de Marie Pommepuy et Sébastien Cosset. La bande dessinée n’est pas spécialement leur univers, puisque le duo créatif s’illustre dans la communication, la publicité, la presse et aussi le stylisme (ils ont créé cette année une collection pour Natalys et Chantal Thomass). La rencontre avec Sfar s’est faite en 2003 pour la préparation du dessin animé Petit Vampire. Et le résultat est très plaisant : le lecteur habitué à l’univers de Donjon n’est pas du tout dépaysé, et la fraîcheur (qui doit aussi aux couleur de Walter) est au rendez-vous.

En voulant pinailler, on regrettera une transition pas vraiment en douceur entre le tome précédent et celui-ci. Marvin Rouge avait disparu à la fin d’« Armaggedon », or le revoilà d’emblée, et l’on ne sait pas du tout ce qui est arrivé à Zakûtu, au secours de laquelle partent pourtant le Roi-Poussière, Marvin Rouge et Pipistrelle au début de l’album. Mais tel est le Donjon : un projet un peu fêlé et sans doute très mégalo, totalement unique dans la bande dessinée, si particulier qu’on excuse ses incohérences, quand elles ne vont pas plus loin que cela.


Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 02/07/2005 )
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