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Le lion est mort hier soir
Daniel Blancou   Le Roi de la Savane
Delcourt - Shampooing 2008 /  11.50 € - 75.33 ffr. / 128 pages
ISBN : 9782756013244
FORMAT : 14,7x21 cm
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Le récit commence par une triste fin. La disparition de César, le lion star du cirque Astropof, le célèbre fauve qui a révolutionné le genre avec ses fameux numéros dont l’indémodable « Roi de la Savane » et autre « White Elephant’s Legend ». Le monde du cirque est donc en deuil, et chez Astropof, on s’affaire à ranger les derniers cartons ayant appartenu à César. L’occasion de replonger dans ses souvenirs et d’évoquer la mémoire de cette sommité de la piste aux étoiles, cet artiste incomparable aux multiples talents et à la gentillesse infinie.

Car César a beau être un lion, il n’a rien de féroce et de sanguinaire. Avec sa frêle silhouette, sa petite tête sans grande crinière, et son rugissement qui ressemble au feulement d’un chaton, César est un représentant plutôt canard boiteux de son espèce. Et c’est bien là son drame. Car César rêve d’Afrique, de vaste savane, de soleil et de racines. Il veut être comme son père, fier et noble, bestial et sanguinaire. Au lieu de ça, César est né à Vincennes et mange les cacahuètes que les enfants lui lancent. Il est trop gentil, serviable et naïf, et c’est un Yorkshire hargneux qui parvient même à lui chiper le numéro du cercle de flammes. Bref, il y a du travail avant que ce fauve ingénu ne parvienne à décrocher le haut de l’affiche. Et c’est ce parcours étonnant que chacun raconte ici, dévoilant peu à peu, dans une suite de flash-back, les grandes étapes qui ont fait de César une véritable star.

Né dans les pages de Tchô !, dans une suite de petits strips, César débarque ici dans un long récit plein de charme et immédiatement sympathique. S’ouvrant sur l’annonce de la mort de la bête, tout l’album, dans l’ensemble d’humeur plutôt joyeuse et guillerette, ne parvient jamais totalement à s’affranchir d’une certaine mélancolie et d’une tristesse toujours dans l’air. Les différents intervenants se succèdent et racontent leur César, Citizen Lion à l’étonnant parcours, truffé d’événements farfelus et de rebondissements savoureux.

Avec la même simplicité que le caractère de son héros, Daniel Blancou écrit son album l’air de rien, avec une tranquille aisance, sans forcément chercher à faire dans le sensationnel ou la surprise, juste donner le plaisir d’une lecture bon enfant, un peu désuète même, mais toujours touchante. C’est l’ambiance des vieux illustrés qui est ici joliment recherchée, avec de chouettes animaux qui parlent, des méchants très méchants mais rira bien qui rira le dernier, et un univers immédiatement familier. Et le travail de pastiche se joue jusque dans le traitement graphique, remarquable, trait simple et limpide, couleurs passées et abîmées par le temps. Blancou sait que c’est dans cette atmosphère de sciure et de divertissement oublié, plus que dans son récit même, que se niche l’intérêt de son album. L’ensemble se lit dès lors avec beaucoup de plaisir, et le seul défaut reste dans des promesses non tenues : la nécrologie qui ouvre l’album laisse ainsi penser que l’on va découvrir des pages absurdes et rigolotes (César qui dénonce les injustices de notre société, ou qui refuse d’être nommé Chevalier des Arts et des Lettres…) qui ne viendront malheureusement jamais. De ce personnage légendaire qu’est César ne pointent finalement que les péripéties de jeunesse, et des mots écrits qui ne trouveront jamais substance dans le récit. À moins que Daniel Blancou ne travaille un jour ou l’autre sur la suite de ces aventures. Nous serions sans faute au rendez-vous, assis au premier rang dans les gradins.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 29/04/2008 )
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