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Histoire & Sciences sociales -> Antiquité & préhistoire |
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Aux origines d'un antagonisme | | | Martin Goodman Rome et Jérusalem - Le choc de deux civilisations Perrin - Tempus 2011 / 12 € - 78.6 ffr. / 809 pages ISBN : 9782262035068FS FORMAT : 11cm x 18cm
Première publication en février 2009 (Perrin)
Lauteur du compte rendu : Yannick Durbec est professeur agrégé de Lettres Classiques, Docteur ès Lettres. Il enseigne en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles. Imprimer
Martin Goodman, Professeur de Jewish Studies et Fellow of Wolfson College à Oxford, est un éminent spécialiste des mondes juifs et romains antiques. Rome et Jérusalem est la traduction dun ouvrage paru en Grande Bretagne en 2007 : Rome and Jerusalem: the clash of ancient civilizations.
La lecture des premiers chapitres du livre de Martin Goodman pourrait laisser croire à un lecteur pressé que le propos de lauteur est détudier les particularités des sociétés juive et romaine, quil compare méticuleusement. Ce travail nest pas le moindre intérêt de cet essai historique, cependant son propos est plus polémique. Loin de se borner à analyser les différences entre ces deux civilisations, M.G. remet en cause le caractère prétendument inévitable de laffrontement qui conduisit à la destruction du Temple en 70 par les armées romaines. Rome et Jérusalem présente une réflexion sur les origines de cet antagonisme et sur ses conséquences historiques.
La première partie, intitulée «Un monde méditerranéen», présente un état de lempire romain au Ier siècle ap. J.-C. M.G. sattache dabord à décrire ces deux villes qui occupent une place à part dans limaginaire occidental. Lune, Rome, représentant en effet la grandeur et lautre, Jérusalem, la sainteté. Chacune se trouvait alors à lapogée de sa prospérité. Dautre part, dans lensemble du bassin méditerranéen, un sentiment didentité collective fondé sur des relations économiques, des liens sociaux et culturels, habitait les peuples soumis à lautorité de Rome. Ce sentiment dunité, qui nétait quapparente, était conforté par la domination politique exercée par lempereur. Toutefois une grande hétérogénéité se maintenait entre les peuples sous influence romaine et ce sans intervention du pouvoir central. Cette attitude relativement tolérante semble contraster avec le traitement infligé aux juifs après la prise de Jérusalem.
La deuxième partie du livre est donc consacrée à cette question. Dans les neuf premiers chapitres, M.G. décrit de manière comparative des traits de civilisation romains et juifs. Les analyses portent sur les identités, les communautés, les perspectives religieuses et philosophiques, les modes de vie, les conceptions du droit et du pouvoir. Avant le déclenchement de la guerre qui devait conduire à la destruction du Temple consécutive à la prise de Jérusalem par les armées romaines, les textes romains concernant les juifs nétaient que rarement empreints dhostilité. Le désastre de 70 nétait nullement inévitable. M.G. étudie ensuite le déroulement du conflit et ses conséquences.
Lapproche systématique et comparative à laquelle se livre M.G. est de la sorte particulièrement stimulante.
Yannick Durbec ( Mis en ligne le 15/02/2011 ) Imprimer | | |
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