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Histoire & Sciences sociales  ->  Antiquité & préhistoire  
 

Le début de la fin du paganisme
Eric Robertson Dodds   Païens et chrétiens dans un âge d'angoisse - Aspects de l'expérience religieuse de Marc Aurèle à Constantin
Les Belles Lettres - L'Âne d'or 2010 /  25 € - 163.75 ffr. / 171 pages
ISBN : 978-2-251-42040-0
FORMAT : 15cm x 21,5cm

Préface de Georges Devereux

Postface de Hugh Lloyd-Jones

Traduction de Henri-Dominique Saffrey

L'auteur du compte rendu : Sébastien Dalmon, diplômé de l’I.E.P. de Toulouse, est titulaire d’une maîtrise en histoire ancienne et d’un DEA de Sciences des Religions (EPHE). Ancien élève de l’Institut Régional d’Administration de Bastia et ancien professeur d’histoire-géographie, il est actuellement conservateur à la Bibliothèque Interuniversitaire Cujas à Paris. Il est engagé dans un travail de thèse en histoire sur les cultes et représentations des Nymphes en Grèce ancienne.

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Ce petit livre reprend le texte de quatre conférences données en mai 1963 à Queen’s University, à Belfast, sur l’invitation de la Wiles Foundation, et publiées par Cambridge University Press en 1965. La traduction française, due à H. D. Saffrey, a été publiée en 1979 et revue pour cette deuxième édition, augmentée d’une postface par Hugh Lloyd-Jones présentant le parcours et la vie de l’auteur, dont les travaux portent aussi bien sur le néoplatonisme de Plotin ou de Proclus que sur la tragédie grecque et plus généralement l’histoire de la culture grecque. La préface de l’ethnopsychiatre Georges Devereux, ami de l’auteur, a été conservée. En France, Éric Robertson Dodds (1893-1979), professeur de Grec à Oxford, est surtout connu pour son maître-ouvrage sur Les Grecs et l’Irrationnel (publié en 1959 aux États-Unis, et toujours disponible en français dans la collection Champs de Flammarion). Les éditions du Félin ont également publié récemment (2009) la traduction d’un ouvrage paru en 1973 chez Oxford University Press, Les Grecs et leurs croyances.

Païens et chrétiens dans un âge d’angoisse traite de la période entre l’accession de Marc Aurèle au trône et la conversion de Constantin, mais prend en compte beaucoup d’évènements qui se déroulèrent avant ou après ces limites. L'ouvrage cherche à esquisser les présupposés intellectuels communs aux païens et aux chrétiens du IIIe siècle ap. J.-C. et d’en démontrer l’influence sur des personnages aussi différents qu’Aelius Aristide, Pérégrinus, Montan, Origène ou Plotin. Ce n’est pas un livre philosophique ou théologique ; l’objet est surtout de rendre compte, dans la mesure du possible, de l’expérience religieuse personnelle de certains personnages de cette époque. Il s’agit d’analyser la crise du IIIe siècle de notre ère, au cours de laquelle le monde païen fut christianisé.

Selon l’auteur, l’un des éléments décisifs de ce processus fut la conviction des chrétiens que leur foi valait la peine qu’on subisse le martyre pour elle. Au contraire, pour beaucoup de païens, leur propre foi ne valait plus la peine qu’on lui sacrifie ses adversaires. Pour expliquer les raisons du triomphe du christianisme, l’auteur donne tout son poids au fait que la nouvelle religion offrait à ses adhérents l’avantage d’appartenir à une communauté prenant soin de ses membres. Mais la crise a été subie tant par les chrétiens que par les païens, et les adversaires avaient beaucoup en commun. Leurs présupposés intellectuels comme leurs angoisses, et leurs défenses contre ces angoisses, étaient bien souvent similaires. Les deux dépréciaient le monde réel, la chair et le moi ; leurs démons et divinités étaient les produits des mêmes angoisses et incertitudes. Néanmoins, les adversaires semblaient engagés dans un dialogue de sourds, où chacun campait sur ses positions.

Le premier chapitre traite de la vue pessimiste du cosmos, qui était commune aux païens et aux chrétiens. Le deuxième s’intéresse à leur commune croyance aux démons et autres phénomènes supranaturels. Le troisième chapitre a pour objet le mysticisme et la relation avec le divin. Le dialogue entre païens et chrétiens est abordé dans le quatrième et dernier chapitre, sans plonger dans l’étude des Pères de l’Eglise qui n’attiraient pas particulièrement Dodds. Une de ses lettres à Devereux citée dans la préface reconnaît qu’il y a certaines analogies entre le déclin du paganisme au IIIe siècle et celui du christianisme au XXe siècle, allant même jusqu’à envisager une similitude générale entre les conséquences psychologiques des deux phénomènes, ce qui reste encore difficile à prouver.


Sébastien Dalmon
( Mis en ligne le 05/10/2010 )
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