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L’absolutisme à cheval
John Albert Lynn   Les Guerres de Louis XIV - 1667-1714
Perrin - Pour l'Histoire 2010 /  26 € - 170.3 ffr. / 430 pages
ISBN : 978-2-262-02456-7
FORMAT : 15,5cm x 24cm

Traduction de Bruno Demangeot.

L'auteur du compte rendu : Matthieu Lahaye poursuit une thèse consacrée au fils de Louis XIV sous la direction du professeur Joël Cornette à l’Université Paris-VIII.

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Les critiques sont d’éternels insatisfaits, car après avoir regretté de nombreuses fois dans ces colonnes le peu d’intérêt des maisons d’édition françaises pour les traductions de livres étrangers, on se retrouve dans la situation de présenter la traduction du livre de John A. Lynn, Les Guerres de Louis XIV 1667-1714 sans pouvoir être seulement dithyrambique.

Son auteur est pourtant de la première importance puisqu’il est l’un des précurseurs des études sur le fonctionnement des armées de Louis XIV. Son premier livre, Giant of the Grand Siècle : The French Army, 1610-1715, publié en 1997, n’a pas encore été traduit en français alors qu’il est, par bien des points, beaucoup plus original et important que l’opus qui nous occupe, surtout attaché à un récit très événementiel des opérations militaires durant le Grand Siècle. Non pas que cela manque d’intérêt, dans la mesure où il n’existe pas d’ouvrage contemporain similaire, mais sans doute un peu de sel.

Le récit des opérations militaires n’acquiert de densité que s’il s’inscrit dans une réflexion plus large, des enjeux stratégiques, politiques, aux problèmes administratifs et sociaux. En séparant l’analyse, qui occupe le premier livre, et la description qui est au cœur du second, le lecteur perd quelque peu le sens de cette concentration de moyens que nécessite la guerre, et des dégâts matériels et humains qu’elle entraîne nécessairement. Pour autant, la lecture de ce livre permet de saisir la place prépondérante que la guerre occupait durant le règne personnel de Louis XIV (1661-1715) et de quelle manière, elle fut, dans ses premières années, une matrice de gloire et devint peu à peu, avec la guerre de la ligue d’Augsbourg (1688-1697) et la guerre de succession d’Espagne (1701-1713), une source de difficultés.

Par ailleurs, cette traduction arrive un peu tard dans la mesure où les historiens français ont beaucoup écrit depuis une dizaine d’années sur l’armée de Louis XIV. Hervé Drévillon dans L’Impôt du sang, nous a décrit la complexité sociale et administrative de l’armée tandis que Jean-Philippe Cénat, très récemment, nous a permis de mieux saisir les mécanismes de la prise de décision dans l’armée française. Thierry Sarmant et Mathieu Stoll ont, de leur côté, montré, avec une érudition incomparable, de quelle manière les exigences financières, techniques et logistiques avaient, en quelque sorte, construit l’administration et accentué l’emprise de l’État sur les populations.

Malgré tout, nous retrouvons dans ce livre ce qui fait toute l’originalité de la pensée de Lynn, et en premier lieu la défense de la notion de la stratégie de cabinet. Dans le sillage de Saint-Simon, la direction de la guerre aurait été entièrement centralisée à Versailles, dans les mains du roi et du secrétaire d’État. Sur ce point, il est contesté par l’historiographie la plus récente, y compris par un de ses collègues anglais, Guy Rowlands. En effet, un dépouillement plus attentif des correspondances a montré que les généraux bénéficiaient d’une certaine autonomie, surtout pour ceux engagés sur les fronts lointains, l’Italie, l’Espagne ou encore sur les mers et les océans, et en particulier après la disparition de Louvois, en 1691.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi les nombreuses publications récentes consacrées aux guerres de Louis XIV, ce livre est très nécessaire. Pour les autres, il risque d’apparaître déjà un peu dépassé.


Matthieu Lahaye
( Mis en ligne le 13/07/2010 )
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  • L'Impôt du sang
       de Hervé Drevillon
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       de Thierry Sarmant , Collectif
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