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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Moderne  
 

L’enquête, le procès et l’exécution
Max Gallo   Que passe la justice du roi - Vie, procès et supplice du chevalier de la Barre
André Versaille 2011 /  19,90 € - 130.35 ffr. / 350 pages
ISBN : 978-2-87495-150-3
FORMAT : 15,6cm x 24cm
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Au lendemain du 14 juillet 1789, le célèbre Gracchus Babeuf affirmait sans ambages que «les supplices de tous genres, l’écartèlement, la torture, la roue, le bûcher, le fouet, les gibets, les bourreaux multipliés partout, nous ont fait de si mauvaises mœurs !» Et l’inspirateur de la ''Conjuration des Égaux'' de conclure : «les maîtres au lieu de nous policer, nous ont rendu barbares parce qu’ils le sont eux-mêmes».

Polémique, le propos du Révolutionnaire l’est assurément. Cependant, l’historien Max Gallo a choisi de placer cette citation en exergue de son ouvrage intitulé Que passe la justice du roi, dans lequel il se penche à la fois sur la vie, le procès et le supplice du chevalier de La Barre. Non seulement l’affaire dévoila les vices de la justice royale du XVIIIe siècle, mais encore elle eut un retentissement incroyable en partie grâce à l’implication de Voltaire en faveur du gentilhomme.

A cet égard, l’intellectuel écrivit notamment qu’«on a voulu faire périr par un supplice réservé aux empoisonneurs et aux parricides des enfants… Les juges disent que la politique les a forcés à en user ainsi. Quelle politique imbécile et barbare ! Ah Monsieur, quel crime horrible contre la justice de prononcer un jugement par politique, surtout un jugement de mort ! Et encore quelle mort !»

Alors qu’il n’avait que vingt ans, le chevalier de La Barre François Jean Lefebvre fut en effet exécuté le 1er juillet 1766 à Abbeville. C’est le bourreau Sanson qui le décapita, le même qui quelques années plus tard supprimera Louis XVI… Initialement condamné à avoir le poing coupé, la langue arrachée et à être brûlé vif, le chevalier vit sa peine quelque peu allégée après un appel. Certes, les témoignages sont à cet égard contradictoires, mais il semblerait que la langue fut arrachée au chevalier. Ensuite, «il dut se rendre jusqu’à l’échafaud dressé sur la place du Marché, une plaie béante dans la bouche». Le bourreau «ôta à La Barre la corde qu’il avait au cou, ainsi que la chemise qui couvrait son habit, coupa une partie de ses cheveux, lui lia les mains par-derrière et lui banda les yeux. Ce même bourreau, prêt à frapper, lui fit avec la main lever un peu le menton, balança plusieurs fois son arme et lui enleva la tête d’un seul coup».

Sous les applaudissements de la foule enivrée par ce triste spectacle, «le corps jetait le sang en abondance comme si c’eût été plusieurs jets d’eau». Les restes du chevalier de La Barre ainsi qu’un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire furent placés sur un bûcher. Naturellement, l’extrême violence de la scène ne manque pas de choquer. Mais quel fut donc le crime de ce jeune homme ? Pourquoi l’avoir condamné, puis si atrocement supplicié et torturé ?

Le gentilhomme était accusé de ne pas s’être découvert devant une procession du Saint-Sacrement et d’avoir entonné quelques refrains paillards, rien de moins... Mais, s’interroge l’auteur, tout ceci «suffit-il à expliquer cette condamnation à mort qui révolte Voltaire, Diderot et tout ce que la France et l’Europe comptent de gens éclairés ?» Dans cet intéressant ouvrage, Max Gallo revient sur les véritables motifs qui ont conduit à infliger au chevalier de la Barre ces traitements si cruels. Suivant pas à pas l’enquête, le procès et l’exécution, l’Académicien dévoile la société ainsi que le système politique et judiciaire d’ancien régime, dont la clé de voute était le roi.

Le succès de la défense du chevalier de La Barre qu’entreprit Voltaire fut en quelque sorte posthume : en 1794, la Convention réhabilita ce jeune martyr de la libre pensée.


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 27/09/2011 )
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