Roger Duchêne Perrin 2004 / 23 € - 150.65 ffr. / 428 pages ISBN : 2-262-01971-1 FORMAT : 16x24 cm
L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris-I-Sorbonne, Thierry Sarmant est conservateur en chef du patrimoine au Service historique de l'armée de Terre. Il prépare, sous la direction du professeur Daniel Roche, une habilitation à diriger des recherches consacrée à "Louis XIV et ses ministres, 1661-1715". Il a publié une vingtaine d'articles sur l'histoire politique et culturelle de la France moderne et contemporaine et six ouvrages dont Les Demeures du Soleil : Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi (2003)et La Roumanie dans la Grande Guerre et l'effondrement de l'armée russe (1999). Imprimer
<i>«A une femme, disait-on dans la société traditionnelle, il faut un mari ou une clôture [un couvent].» Roger Duchêne restitue avec talent cet ancien régime de la condition féminine, tout en montrant les premières altérations de lédifice. Au XVIIe siècle, le sort du beau sexe saméliore, lentement il est vrai ; lidée simpose que la femme est perfectible.
Si lauteur envisage tous les aspects de la vie et toutes les classes de la société, il noublie pas quil fut léditeur de la Correspondance de Mme de Sévigné, publiée par la Pléiade. Dans lenquête, les sources littéraires lemportent sur les archives. Par force, les couches supérieures, les dames de la Cour et de la Ville, tendent à occuper le centre du tableau. Les personnages traités avec prédilection sont les grandes figures d«intellectuelles» que furent Mme de La Fayette, Mme de Maintenon, Mlle de Scudéry et, bien évidemment, lillustre marquise épistolière. Erreur de perspective ? Pas tant que cela, car cest bien de là, des salons des précieuses et de leurs héritières, trop longtemps moquées, que naquirent les prémices du changement.
Etre femme au temps de Louis XIV se lit donc avec agrément, en dépit de quelques obscurités (pp.82, 87, 136, 138) et de quelques offenses faites à Molière (pp.180, 286) : dans LEcole des maris, ce nest pas Lisette mais Isabelle qui préfère Valère à Sganarelle ; dans Le Tartuffe, ce nest pas à la bourgeoise Elmire mais à la servante Dorine que Tartuffe jette la réplique fameuse : «couvrez ce sein que je ne saurais voir»
Thierry Sarmant ( Mis en ligne le 27/05/2004 ) Imprimer |