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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

La sortie de guerre
Stéphane Audoin-Rouzeau   Christophe Prochasson    Collectif   Sortir de la Grande Guerre - Le monde et l'après-1918
Tallandier 2008 /  30 € - 196.5 ffr. / 511 pages
ISBN : 978-2-84734-493-6
FORMAT : 14,5cm x 21,5cm

L'auteur du compte rendu : Thérèse Krempp mène une recherche en doctorat à l'Ecole des hautes études en sciences sociales sur l'armée française d'Orient pendant la Première Guerre mondiale. Avec Jean-Noël Grandhomme, elle a publié Charles de Rose, pionnier de l'aviation de chasse (éditions de la Nuée Bleue, septembre 2003).
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Très tôt, les historiens se sont intéressés aux suites de la Première Guerre mondiale. Les armistices, les traités de paix, la reconstruction au sein de chaque pays, tout cela a été étudié et englobé dans la notion d’«après-guerre», une notion largement connue aujourd’hui du grand public. Depuis quelques années, le concept de «sortie de guerre» est venu l'affiner, en devenant plus spécifiquement un champ d’investigation des historiens. Stéphane Audoin-Rouzeau et Christophe Prochasson, qui dirigent cet ouvrage collectif, estiment que la notion d’«après-guerre» est trop simplificatrice et qu’elle ne rend pas compte de la complexité et de la durée avec lesquelles une population quitte un conflit long et meurtrier. Au contraire, le concept de «sortie de guerre» suggère la durée d’un processus complexe et hétérogène, et permet une attention plus marquée aux porosités manifestes entre guerre et paix. Pour de nombreux pays d’ailleurs les combats ne cessent pas avec les armistices de 1917 et 1918 mais se prolongent pendant plusieurs années.

S. Audoin-Rouzeau et Ch. Prochasson, deux spécialistes de l’histoire culturelle, ont réuni pour cette étude une équipe internationale d’historiens. Les dix-sept contributions du livre sont elles-mêmes regroupées en cinq parties. La répartition des pays belligérants se fait selon leur situation en 1918 : pays vainqueurs (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Italie mais aussi Tchécoslovaquie) ; pays vaincus (Allemagne, Autriche, Hongrie) ; pays ayant subi une occupation (Belgique, Roumanie, Yougoslavie) ; pays qui connaissent une prolongation des combats (Russie, Pologne, Empire ottoman, Grèce) ; et enfin mondes coloniaux (dominions britanniques et colonies françaises).

Mais ces catégories ne rendent pas compte de la complexité et de la variété des sorties de guerre. Ainsi, plusieurs pays occupés sont en même temps dans le camp des vainqueurs et des bénéficiaires du conflit alors que certains pays victorieux, comme l’Italie, se considèrent dépossédés de leur victoire. La défaite refusée en Allemagne par la population ne permet pas la sortie de guerre véritable du pays. Cependant, l’organisation par pays facilite un rapide travail de comparaison entre les différentes situations.

Bien sûr, le poids des morts, le deuil, viennent contrebalancer avec force la profondeur de la victoire. D’autre part, se pose la question de la démobilisation des sociétés auparavant mobilisées par et pour la guerre. Démobilisation militaire bien sûr, mais aussi démobilisation politique, économique, morale et psychologique. «Après plusieurs années d’investissement collectif dans le conflit, comment s’est organisé le retour aux normes, ébranlées par plus de quatre années de guerre ?» Voilà la question centrale de l’ouvrage.

En 1914, l’entrée en guerre se fait brutalement, mais après la signature des différents armistices de l’automne 1918, la paix ne se réinstalle que lentement. Nulle part le temps de paix ne peut être restauré du jour au lendemain. «Il n’est pas facile d’entrer en guerre. Il est plus malaisé encore d’en sortir». C’est le constat principal de ce livre. L’étude des sorties de guerre permet de mieux comprendre le redéploiement de violence qui s’inscrit dans la continuité de la Grande Guerre et qui marque toute la première moitié du XXe siècle.


Thérèse Krempp
( Mis en ligne le 24/02/2009 )
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