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Fausse note
Jean-Noël von der Weid   La Musique du XXe siècle
Hachette - Pluriel 2010 /  19.90 € - 130.35 ffr. / 720 pages
ISBN : 978-2-8185-0020-0
FORMAT : 13,5cm x 20cm
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Dans cet ouvrage, il est d’emblée installé un classement rigoureux qui permet dans un premier temps de comprendre et dans un deuxième temps de pouvoir rechercher un renseignement précis : le scientifique qu’est Jean-Noël von der Weid déploie là une efficacité toute mathématique, apportant encore une preuve au rapport étrange et profond qui existe entre cette discipline et la musique.

La musique du XXe siècle se partage en deux périodes, avant et après 1945. Avant 1945, on commence par Debussy dont le génie fut salué par un prix de Rome ; puis l’école de Vienne avec Schoenberg, Berg, Webern qui donnent naissance au dodécaphonisme (c’est-à-dire la composition avec 12 sons qui n’ont de parenté qu’entre eux et non avec la tonique) ; ensuite Strawinsky et le bouleversement qu’il a apporté, Bartok, Varèse, et enfin le groupe des six dont Poulenc Honegger et Milhaud restent les plus connus.

Après 1945, sous l’impulsion de Steinecke, il y a l’école de Darmstadt, environ 300 compositeurs décidés à sortir de l’habituel ; puis l’école sérielle avec Messian, Boulez, Stockhausen dans laquelle on mélange les univers tonal et modal, on cherche à obtenir le plus grand nombre possible d’intervalles (comme Webern, d’où la confusion parfois entre dodécaphonisme et sérialisme) ; ensuite la musique concrète ou électronique avec Schaeffer, une recherche sur les bruits qui débouche sur la musique électro-acoustique et enfin les expérimentations comme le minimalisme dont la simplification et la répétition vont jusqu’à l’envoûtement, ou les créations de John Cage. Et la musique spectrale comiquement classée dans un chapitre intitulé  «Funérailles et épiphanie»…

Voilà, très sommairement réduit ce qui se passe en France. Et l’auteur reprend la même démarche pour pratiquement tous les pays du monde, partout où la musique s’est faite entendre. C’est dire si la somme de connaissances est immense et nécessitait réellement une classification de façon à être claire. D’autant que la musique n’est pas seule présente, elle côtoie les situations politiques, géographiques ou sociologiques qui ont obligatoirement influencé les compositeurs ; tout est replacé dans un contexte explicite, il ne s’agit pas de simples biographies. Parallèlement, un lexique précis est déroulé chaque fois qu’un terme purement musical surgit, des zooms encadrés développent des apartés judicieux sur des instruments originaux, des compositeurs oubliés ou des techniques particulières, et des notes abondantes placées intelligemment sur le côté permettent d’avoir sur bien des sujets l’opinion d’écrivains ou de collègues.

Jean-Noël von der Weid écrit aisément avec une plume percutante. Son parti pris musical est évident, compréhensible, les affinités de chacun étant différentes, mais pourquoi tant de hargne ? «La virulence de la musique d’Enno Poppe gît dans l’orgasme organisé du chaos»… «Les néotonaux et néoromantiques gargouillent leurs faridondaines»… «On met le mot musique au pluriel, un touillage qui aboutit moins à l’œcuménisme qu’au salmigondis»… «La niaise Rhapsodie in blue»… «La poisseuse nostalgie du pass黅 L’étonnement est souvent au rendez-vous devant tant d’assertions radicales, on essaie de trouver des explications dans le fait que le critique musical l’emporte sur l’homme, mais la condamnation des goûts des auditeurs «régressifs, se conduisant comme des enfants, ne cessant de réclamer avec un entêtement hargneux le même plat qu’on leur a servi la veille» et autres jugements à l’emporte pièce sur leurs soi-disant prétentions de mélomanes détruit l’opinion favorable qu’on aurait pu avoir de ce monsieur définitivement non généreux.


Dany Venayre
( Mis en ligne le 29/03/2011 )
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