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''Morceau d’antihistoire''
Peter Englund   La Beauté et la douleur des combats - Une nouvelle histoire de la Première Guerre mondiale
Denoël - Médiations 2011 /  27 € - 176.85 ffr. / 556 pages
ISBN : 978-2-207-26183-5
FORMAT : 15,2cm x 23,5cm

Rémi Cassaigne (Traducteur)

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.

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Les éditions Denoël ont dernièrement publié l’ouvrage La Beauté et la douleur des combats. Une nouvelle histoire de la Première Guerre mondiale de Peter Englund. Dans cet ouvrage, l’historien suédois se penche sur la Grande Guerre, un sujet certes mille fois étudié, mais qui cette fois a été abordé à partir d’un prisme tout à fait particulier.

Comme l’affirme d’emblée Peter Englund, la Première Guerre mondiale sort en quelque sorte de la mémoire vivante. En effet, la plupart des champs de bataille ont disparu, même si en subsistent quelques bribes ici et là. La nature a certes repris ses droits, mais les cratères, les bunkers et les cimetières jalonnent encore le nord-est de la France.

S’agissant des soldats, ceux qui naguère se sont battus durant le premier acte de la guerre civile européenne disparaissent eux aussi. Les deux derniers Poilus, Louis de Cazenave et Lazare Ponticelli, se sont éteints en 2008. La même année, ce fut également le cas des derniers vétérans allemand, austro-hongrois, italien et turc. Dernièrement, le tout dernier combattant Britannique a lui aussi disparu.

Ainsi donc, comme l’écrit l’auteur, «quand un évènement ou une époque sortent de la mémoire vivante, ils deviennent inéluctablement et irrémédiablement Histoire, et rien qu’Histoire. (…) Les énergies qui les ont jadis rendus possibles ou qui en ont découlé se tarissent, s’estompent». D’après lui, tout ceci peut contribuer à permettre une compréhension plus profonde de ce qui s’est passé.

Pour ce faire, Peter Englund a eu recours à la micro-histoire. Il s’agit en effet de délaisser l’étude des masses pour se pencher sur «l’expérience individuelle dans son inouïe complexité». L’étude de la trajectoire d’un individu en particulier permet de jeter une lumière toute nouvelle sur «les caractéristiques du monde qui l’entoure». Venant d’Italie, cette méthode historiographique prône «une réduction d’échelle, afin d’examiner les phénomènes à la loupe».

Dans le présent ouvrage, l’auteur retrace l’histoire de vingt individus. Naturellement, chacun d’entre eux a existé. Toutefois, chacune de ces personnes est inconnue ou bien oubliée. Chacune d’entre elles provient du bas de la hiérarchie sociale. De plus, plusieurs de ces individus ont pris part à la Grande Guerre non pas sur le front occidental, mais sur d’autres théâtres d’opérations comme le front de l’est, les Alpes, les Balkans, l’Afrique orientale et la Mésopotamie.

La plupart de ces acteurs de la Première Guerre mondiale sont jeunes. Trois vont être tués, deux seront faits prisonniers, deux autres seront célébrés en héros et deux encore finiront leur vie en marge de la société, réduits à l’état d’épave. Si certains partirent la fleur au fusil, d’autres furent plus réticents et la guerre renforça leur animosité pour le conflit. L’un des individus étudiés par Peter Englund perdit la raison, un autre n’entendra pas même un coup de feu. La diversité de ces destins est donc de mise.

Ce sont quelques vingt histoires de personnes happées par la Grande Guerre que l’historien suédois retrace dans cet ouvrage, véritable «morceau d’antihistoire» dans la mesure où Peter Englund s’est efforcé de «ramener un évènement historique majeur à sa plus petite composante, sa particule élémentaire : l’individu et son vécu».


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 14/02/2012 )
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