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Commémorer la guerre
Mechtild Gilzmer   Mémoires de pierre - Les monuments commémoratifs en France après 1944
Autrement - Mémoires 2009 /  23 € - 150.65 ffr. / 269 pages
ISBN : 978-2-7467-1317-8
FORMAT : 15cm x 23cm

Préface de Serge Barcellini

Traduction d'Odile Demange

L'auteur du compte rendu : Grégory Prémon est agrégé d'histoire-géographie.

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«Montrer comment les événements historiques de la Seconde Guerre mondiale se sont intégrés dans la mémoire nationale de la France» : tel est le projet de Mechtild Gilzmer. Il s’inscrit bien sûr dans la continuité des réflexions de Pierre Nora sur les Lieux de mémoire, définis par l’historien comme «toute unité significative d'ordre matériel ou idéel dont la volonté des hommes ou le travail du temps a fait un élément symbolique du patrimoine mémoriel d'une quelconque communauté». C’est à ce titre que les monuments commémorant la Seconde Guerre mondiale s’inscrivent dans la mémoire collective. De manière plus précise, Mechtild Gilzmer utilise avec pertinence les travaux de Maurice Agulhon sur les symboliques républicaine et gaulliste, ou encore ceux d’Annette Wieviorka et de Serge Barcellini (Passant, souviens-toi ! Les lieux du souvenir de la Seconde Guerre mondiale, Paris, 1995).

Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les premiers monuments commérant la mémoire des victimes du conflit sont élevés : ils célèbrent d’abord et avant tout la mémoire des résistants déportés et exécutés. Ils sont l’enjeu de luttes féroces entre communistes et gaullistes qui s’affrontent alors sur la scène nationale. Le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 est l’occasion d’exalter de nouveau la mémoire nationale de la résistance afin de mieux légitimer le projet gaulliste d’unité de la Nation. Dans le même temps, apparaît la mémoire des déportés dont témoigne notamment l’érection du mémorial de la déportation sur l’île de la Cité à Paris. Après l’éclipse de l’esprit de commémoration sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing, de nouveaux monuments sont construits sous les septennats de François Mitterrand : ils mettent en avant la place de deux catégories de victimes, les étrangers et surtout les victimes de la Shoah. C’est ainsi qu’en 1994, est inauguré à Paris un monument à la mémoire des juifs déportés avec la complicité de l’Etat français. Quant aux monuments commémoratifs les plus anciens, ils sont l’objet de nouveaux aménagements, plus pédagogiques et didactiques.

Le travail de Mechtild Gilzmer s’appuie avec justesse sur des exemples précis. De longues pages sont ainsi consacrées au Mémorial de la résistance de Chasseneuil en Charente. La genèse et l’esprit du projet sont décrits avec beaucoup de précisions. L’historienne n’hésite pas par ailleurs à utiliser les écrits très controversés du négationniste Robert Faurisson : le texte du pseudo-historien est décortiqué par un esprit critique aiguisé qui fait preuve d’une grande finesse d’analyse. Au-delà, Mechtild Gilzmer nous invite à une histoire totale des monuments commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale, de l’histoire de la législation avec la création après-guerre de la Commission centrale des monuments commémoratifs (CCMC) à l’histoire politique ou comment ces monuments sont devenus des symboles de cultures politiques partisanes, notamment gaulliste ou communiste. Enfin, une large place est accordée à l’analyse iconographique. Elle s’appuie sur un grand nombre d’illustrations qui constituent l’un des intérêts majeurs de cet ouvrage.


Grégory Prémon
( Mis en ligne le 10/11/2009 )
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