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La contre-insurrection et ses suites
David Finkel   De bons petits soldats
Robert Laffont 2010 /  20 € - 131 ffr. / 331 pages
ISBN : 978-2-221-11458-2
FORMAT : 15,6cm x 24,1cm

Traduction de Jean-Paul Mourlon

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.

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Reporter au Washington Post, David Finkel a partagé la vie des soldats du bataillon 2-16 de l’US Army en Irak pendant un an, d’avril 2007 à avril 2008. Son essai De bons petits soldats s’inscrit tout à fait dans la continuité de Putain de mort, la fresque de Michael Herr sur la guerre du Vietnam. Dans son dernier ouvrage, David Finkel relate le quotidien des militaires, l’enthousiasme initial de certains d’entre eux, comme Kauzlarich, leurs aspirations, leurs espoirs, mais aussi leurs angoisses, leurs tourments, ainsi que les violences et les pertes qu’ils ont subies dans le cadre du changement de stratégie qui s’est amorcé début 2007 : «the surge». «La montée en puissance» (p.7) - s’est en effet traduite d’une part par l’envoi de renforts militaires et de l’autre par la «contre-insurrection» (p.58).

Reprenant les lignes force des instructions adressées aux soldats, David Finkel détaille en quoi consiste la contre-insurrection. Il s’agit de «se concentrer sur la population, ses besoins et sa sécurité». Ce serait là «le meilleur moyen de vaincre l’ennemi, plutôt que de le tuer jusqu’à la victoire. Contrôler la population, se gagner le peuple, peut-on lire plus loin, c’est remporter la guerre» (p.37). Si intéressant soit-il, ce changement de paradigme est néanmoins porteur de «paradoxes» : «parfois, plus on utilise la force, moins elle est efficace. Certaines des meilleures armes de la contre-insurrection ne tirent pas. Parfois, plus on protège sa force, moins on est en sécurité» (p.38).

En 2006, le conseiller du général Petraeus David Kilcullen écrivit que «la première règle du déploiement est d’être là… Si vous n’êtes pas présent quand un incident se produit, vous n’y pourrez pas grand-chose. Cela réclame une approche résidentielle – vivre dans votre secteur, à proximité de la population, plutôt que d’y effectuer des raids depuis des bases sûres mais éloignées. Se déplacer à pied, dormir dans les villages, patrouiller la nuit : tout cela paraît plus dangereux qu’il ne l’est. Cela permet de créer des liens avec les gens du cru, qui vous voient comme des individus réels, à qui ils peuvent faire confiance, avec qui ils peuvent traiter, et non comme des extraterrestres descendus d’une boîte blindée» (p.58).

La contre-insurrection poursuit un objectif de «regime change», c’est-à-dire l’établissement de la démocratie libérale en Irak. Pour ce faire, même s’il s’agit d’une entreprise subtile et ardue, le «state building» est tout indiqué (Fukuyama). Certes inventive, la contre-insurrection semble toutefois se heurter au principe de réalité : en avril 2008, le bataillon 2-16 finit par quitter Bagdad après avoir perdu une quinzaine de ses hommes…


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 25/05/2010 )
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