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Découvrir Notre-Dame de Paris
Dany Sandron   Andrew Tallon   Notre-Dame de Paris - Neuf siècles d'histoire
Parigramme 2013 /  19 € - 124.45 ffr. / 189 pages
ISBN : 978-2-84096-768-2
FORMAT : 19,0 cm × 20,0 cm
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Deux universitaires, l’un français, le second américain, se sont associés dans cet ouvrage pour présenter Notre-Dame de Paris. Les 900 ans de la cathédrale sont l’occasion de commémorations nombreuses, renouvellement des cloches, etc., et ce livre bien fait apporte de façon heureuse sa pierre à cet édifice.

Le plan est chronologique : de 1163 à nos jours, on suit les étapes de la construction depuis le projet initial, les premières équipes, la construction des voûtes en 1177, puis le chœur en 1182 ; 1220 : Portail et galerie des rois, mais les modes changent et les différents maîtres d’œuvre les suivent aux XIIIe, XIVe siècles et encore à l’époque classique. Le temps n’épargne pas la cathédrale et en 1860 la question de sa survie se pose, qui est finalement résolue par une audacieuse restauration.

«Cathédrale gothique par excellence», Notre-Dame de Paris est aussi le sanctuaire des rois de France, ce qui n’est pas sans incidence sur son histoire, jusque et y compris à la période contemporaine. Par ailleurs chef d’œuvre gothique, Notre-Dame de Paris a aussi inspiré les architectes d’autres édifices : Reims, Strasbourg, Burgos réutilisent par exemple le thème de la galerie des rois. C’est à une véritable opération d’urbanisme que se livre Maurice de Sully, évêque de Paris entre 1160 et 1196, lorsqu’il décide de remplacer les édifices religieux existants par une cathédrale neuve, fait reconstruire son palais et déplacer l’Hôtel-Dieu. Ses successeurs poursuivent l’immense chantier, collectent les dons des fidèles (les rois se montrent fort généreux), les gèrent de façon efficace. Les contemporains se plaisent à souligner la générosité féminine : «Il n’est pas de marchand un peu avisé qui refuse de gagner même une obole. C’est avec les oboles des femmes que la cathédrale de Paris a été construite en grande partie» (Eudes de Châteauroux, légat au début du XIIe siècle).

Bois de charpente et pierres proviennent des carrières voisines et les rois exemptent ces charrois de taxes (en 1119 et 1122). Aussi haute que Cluny, davantage que la basilique de Constantin, Notre-Dame de Paris, divisée en cinq vaisseaux, a un double déambulatoire (comme à Saint-Denis), des colonnades soutiennent le premier niveau et les murs sont lisses : autant de choix audacieux du maître d’œuvre, qui s’est sans doute inspiré de l’église de Saint Pierre de Rome, de l’abbaye de Saint-Denis et de l’église de Cluny. D’imposantes fondations assurent la stabilité de l’ensemble. La construction des voûtes, soutenues par des arcs-boutants, fut un moment décisif.

Le 29 mai 1182, le clergé prend officiellement possession du chœur, voué au culte, tandis que des cloisons provisoires masquent les travaux qui se poursuivent. Mais ce n’est qu’en 1220 que l’essentiel des travaux est réalisé. Les Parisiens découvrent alors les trois portails et l’immense façade qui fait de Notre-Dame le plus grand des monuments de la ville. Trois portails qui sont un discours théologique fort sur le thème des vertus par lesquelles le fidèle doit se laisser guider pour entrer au Paradis, les portails latéraux, eux, sont dédiés à la Vierge. 28 rois (non prévus au départ) surmontent les portails centraux, formant une imposante galerie, à l’époque seule de son genre. En arrière des statues monumentales de la Vierge et des anges, se détache la superbe rosace.

A peine achevée, la cathédrale est déjà l’objet de remaniements pour se plier au goût du temps, répondre aussi aux destructions accidentelles (incendies). Enfin achevée, la façade est peinte durant la seconde partie du XIIIe siècle. Les cloches marquent la vie et les activités de la ville, soumises à des règlements précis. La cathédrale acquiert et conserve des reliques précieuses (dont un morceau de la croix du Christ) qui accroissent son prestige.

Sur une aussi longue durée de construction, les architectes se sont succédé, on en connaît quelques-uns : Jean de Chelles (vers 1257), Pierre de Montreuil (1265), Pierre de Chelles au début du XIVe siècle. Puis suit une longue période de calme et à la fin du XVIIe siècle, les travaux d’aménagement reprennent : maître autel dû à Jules-Hardouin Mansart (1708-1723) mais réalisé après sa mort par son beau frère Robert de Cotte ; nouveau pavement (1712), nouveau mobilier du chœur liturgique (rangée de stalles sculptées dues à Robert de Cotte), aménagement des chapelles latérales et tombeaux. L’architecte Boffrand commence le dégagement du parvis de la cathédrale. Sous la Révolution, l’église est Temple de la Raison en 1793, mais dès 1794 on arrache et détruit tout ce qui est symbole religieux et Notre-Dame devient un entrepôt de vin. Rendue au culte en 1802, elle est au bord de la ruine et dès 1830 le pouvoir central décide de la sauver, ce qui sera chose faite avec l’énergique restauration de Viollet le Duc (premier projet en 1843) . En dépit de celle-ci et de ce que l’on a pu en dire, Notre-Dame reste bien le grand édifice parisien médiéval, avec un aménagement intérieur rénové depuis la fin des années 1960 dans l’esprit du concile Vatican II. Édifice parisien autant que symbole national, Notre-Dame de Paris reçoit la visite d’environ 14 millions de visiteurs chaque année qui viennent l’admirer, elle reste aussi centre d’une paroisse et lieu religieux.

Le texte intelligent et précis de Dany Sandron et Andrew Tallon, accompagné d’excellentes images de synthèse, de photographies (et de divers documents) très parlantes, permet de regarder d’un autre Dell et de mieux comprendre comment s’est érigé ce bâtiment, pionnier à son époque, assez constamment remanié au fil du temps. Un guide fort bien fait, d’un format agréable, avec une belle maquette.


Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 04/06/2013 )
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