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Une vaste fresque historique de l’éducation | | | Jean Vial Histoire de l'éducation PUF - "Que sais-je ?" 2003 / 7.50 € - 49.13 ffr. / 127 pages ISBN : 2-13-053171-7 FORMAT : 11x18 cm
Troisième édition.
L'auteur du compte rendu: Responsable d'un service d'archives municipales dans le Val d'Oise, membre du GERME (Groupe d'Etudes et de Recherche sur les Mouvements Etudiants), Jean-Philippe Legois mène des recherches sur les Universités et les mouvements étudiants dans les "années 68". Il coanime le groupe de travail "Institution universitaire et mouvements étudiants" (CHEVS, Sciences-Po Paris).
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Dans cet ouvrage de synthèse, Jean Vial, professeur honoraire à lUniversité de Caen, récemment disparu, tente de brosser un panorama général de lhistoire de léducation dans son acception la plus large de lère primitive à nos jours. Il nhésite pas également à développer le cas français -notamment à partir des temps modernes-, tout en léclairant dautres configurations nationales.
Lapport principal de louvrage, bien au-delà de sa structuration chronologique et géographique peut-être trop marquée pour une telle synthèse-, est bien de faire affleurer les enjeux récurrents dune telle question de société.
Larticulation entre lindividu et le groupe est lun de ces enjeux. Un des grands objectifs de léducation nest-il pas, dès lère primitive, de conformer lindividu au groupe ? Doù, dailleurs, les pédagogies relevant de linitiation et/ou de limitation si prégnantes dans les civilisations antiques de lEgypte à la Chine ; la reproduction, lappel à la mémoire est la règle et cela jusquaux collèges de jésuites dans la France des XVI-XVIIIe siècles. Mais, à certains moments de lhistoire, se fit jour un certain souci de lindividu, de son esprit critique et/ou de sa créativité comme dans lantique Athènes, la France de la Renaissance (Erasme, Rabelais, Montaigne) ou des Lumières (encyclopédistes, Rousseau, Postalozzi) ; souci que lon rencontre également dans le christianisme.
Le second enjeu, que souligne Jean Vial dans son panorama, est celui du développement à part entière de lenseignement technique. Que ce soit dans lInde ancienne ou lEurope chrétienne, léducation manuelle est dévalorisée. Dans le sillage des encyclopédistes, la Révolution française commence à réhabiliter les métiers et techniques, mais longtemps encore le développement de lenseignement technologique et professionnel est laissé à linitiative privée, à lexception de lURSS. Ce nest que dans les années 1970-1980, en France, que cette filière est réorganisée et développée, avec la transformation (en 1976) des CET (Collèges denseignement technique) en LEP (Lycées denseignement professionnel), la création des baccalauréats professionnels, le développement des IUT, puis des IUP.
Noublions pas de signaler un troisième enjeu sur lequel J. Vial revient à plusieurs reprises, celui de la routine aux pieds déléphants (Georges Sand) freinant, voire étouffant souvent les tentatives de changement et d'innovation dans le domaine éducatif, que ce soit dans le cas de la scholastique médiévale sclérosée ou dans celui de lenseignement laïc de la France républicaine rivé sur les programmes, les examens et les concours.
Ainsi, si lon peut discuter le(s) découpage(s) adopté(s) pour ce panorama, il en ressort tout de même quelques idées-forces, à linstar du déroulement dune pellicule dexpériences laissant quelques images fortes.
Jean-Philippe Legois ( Mis en ligne le 14/10/2003 ) Imprimer
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