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Les Evêques dans l'histoire de la France
Jean Julg   Les Evêques dans l'histoire de la France - Des origines à nos jours
Pierre Téqui 2004 /  38 € - 248.9 ffr. / 582 pages
ISBN : 2-7403-1135-4
FORMAT : 15x22 cm

L’auteur du compte rendu : Vincent Blin est agrégé d’histoire et enseigne dans le secondaire. Il est également interrogateur en classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand à Paris et poursuit des recherches sur l’histoire du communisme.
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Dans la lignée de l’Histoire des curés, parue chez Fayard en 2002 sous la direction de Nicole Lemaitre, les éditions Pierre Téqui proposent de nous élever dans la hiérarchie ecclésiastique en publiant l’ambitieux ouvrage de Jean Julg, Les Évêques dans l’histoire de la France des origines à nos jours. Gageure, en effet, que d’étudier, depuis la création des premiers évêchés jusqu’à nos jours, le parcours, le rôle et la postérité de ces hommes d’Église. Deux difficultés majeures se posent d’emblée : d’abord celle du temps long mais également celle de l’espace concerné face aux vicissitudes de l’histoire.

L’étendue des limites chronologiques conduit naturellement l’auteur à adopter un plan général en sept périodes, depuis les premiers évêchés gallo-romains jusqu’à la refonte, en décembre 2002, des provinces ecclésiastiques françaises. Mais ce choix de découpage (bien mené et justifié) ne résout pas pour autant la question de l’hétérogénéité des sources (difficulté certes inhérente à ces amples études). Travail de fourmi en effet que de démêler et de retracer le rôle de quelque dix mille prélats : des pontifes obscurs aux saints évêques quelque peu mythifiés dans les martyrologues locaux, des évêques mondains et lettrés aux dignitaires passés à la postérité. Or, cette très grande diversité de figures ne transparaît que peu dans cette approche chronologique et ce n’est que dans les trop rares sous-parties thématiques que l’on perçoit pleinement la diversité des personnalités des évêques, leurs influence et place dans la société, à l’image de certains chapitres tels «Les évêques et la Réforme» (pp.150-157) et «Vie profane» (pp.305-325). Trop souvent, l’accent porté, à une période donnée, sur de fortes individualités éclipse le reste de l’épiscopat, dont on a alors une vision anecdotique et non globale. Aussi, une étude davantage prosopographique, à l’image des travaux de Jacques Olivier Boudon pour le XIXe siècle, aurait-elle sans doute permis de mieux faire émerger la fonction et le rôle de l’évêque au fil des âges, en évitant de tomber dans le travers de l’énumération (parfois fastidieuse, notamment pour les temps les plus reculés).

En ce qui concerne les limites spatiales, Jean Julg, là encore, choisit la difficulté en traitant de l’ensemble des diocèses qui constituent aujourd’hui le territoire national. Ce choix implique alors d’évoquer les terres d’Empire à l’époque médiévale, de démêler les rivalités franco-anglaises à l’époque où naît le sentiment de la nation française, mais également, plus près de nous, d’aborder la question de la permanence des institutions ecclésiales après les modifications des frontières (particulièrement en Alsace-Moselle – pp.442-450 puis p.465).
Mais ce désir d’exhaustivité permet également à l’auteur des développements intéressants, tels ces riches passages à propos des prélats italiens titulaires d’évêchés français à l’époque moderne ou sur la création de sièges épiscopaux en Nouvelle France (pp.326-332). Curieusement, les évêques français dans l’Empire colonial ne sont que succinctement évoqués (pp.474 et suivantes).

Enfin, on ne peut que regretter les nombreuses coquilles qui se sont glissées dans le texte. Sans multiplier les exemples, les évêques de Lescar près de Pau se retrouvent ainsi évêques titulaires du siège de Lascar (sic) qui n’est même pas in partibus selon Rome. Pie VII aurait demandé à Louis XVI de refuser la Constitution civile alors qu’il ne monte sur la chaire de saint-Pierre qu’en 1800 (p.342). Le président Deschanel est cité comme successeur de Clemenceau (p.450), ou encore, plus près de nous, Mgr Michel Santier du diocèse de Luçon en Vendée devient titulaire de celui de Luchon.

Ce travail considérable de recherche, de cumulation des sources représente toutefois une première synthèse sans parti pris de la place et des fonctions de l’évêque en France à travers les âges. Des premiers rôles, voire à proximité immédiate des arcanes du pouvoir, les évêques semblent aujourd’hui davantage centrés sur leurs missions constitutives, plus pasteurs que politiques, même s’ils ne négligent pas pour autant les interventions et les prises de positions lors des débats de société.

Ainsi, l’une des qualités premières de cet ouvrage est de permettre et d’inciter à prolonger ce travail, grâce notamment à une bibliographie solide, même si la quasi-absence de notes de bas de page est dommageable.


Vincent Blin
( Mis en ligne le 06/04/2005 )
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