| Margot Bruyère Laennec - L'homme à l'oreille d'or Coop Breizh 2012 / 13.90 € - 91.05 ffr. / 416 pages ISBN : 978-2-84346-549-9 FORMAT : 13,0 cm × 20,0 cm Imprimer
Après mûre réflexion, cest décidé, il sinspirera du grec ancien, de stêtos (thorax) et de skopein (observer), et baptisera son invention
stéthoscope. En 1816, René-Théophile Laennec, brillant médecin, révolutionne la pratique avec sa curieuse invention et ses méthodes dauscultation médiate qui surprennent ses contemporains. Margot Bruyère consacre un roman à ce pionnier de la médecine et Coop Breizh, forte du succès de la première édition, réédite en format poche Laennec. Lhomme à loreille dor. Largement documenté et fidèle à la réalité historique, louvrage retrace, de manière fort intéressante, le parcours dune vie de recherche et de passion.
Malgré la pauvreté, lindigence, les nombreux conflits et révolutions que la France et lEurope traversent, lauteur révèle de quelles manières les imbrications familiales, notamment la protection et les convictions dun oncle, vont influencer, encourager, soutenir et finalement permettre laccomplissement de la vocation du jeune Théophile. Cest la recherche scientifique qui lintéresse, pas de se faire une clientèle : largent nest pas son moteur. Alors quà vint-cinq ans il est déjà un observateur hors pair, anatomiste, clinicien, chirurgien, membre de la Société médicale de France
sa pauvreté est telle quil pense renoncer à poursuivre son uvre scientifique. Se déplaçant toujours à pied, faute de pouvoir payer les transports (même sur un trajet Nantes/Paris), hébergé dans de rudimentaires chambres non chauffées, se nourrissant dune soupe au pain, il est acculé à faire des choix. «Puisque je ne peux pas me consacrer à létude, je me consacrerai aux malades. La médecine est un art, jen ferai une science exacte».
Margot Bruyères enrichit son ouvrage de détails révélateurs et fait découvrir au lecteur la détermination sans faille de cet homme : de fait, la pratique exercée par un génie ouvre la voie aux expériences les plus novatrices. Il cherche à parfaire la méthode dauscultation immédiate (qui impose aux médecins de coller loreille sur le corps du patient) et conçoit son stéthoscope. «Il avait trente-huit ans et venait de révolutionner la médecine». Dès lors, avec son auscultation médiate le cercle vertueux démarre : les diagnostics se précisent, appellent de nouvelles conclusions et dautres types dinterventions. Partout en Europe on sintéresse à son invention ; la Royal Navy ordonne à tous les médecins embarqués de se servir du stéthoscope ; de Russie, des États-Unis et de Terre-neuve, on se presse à Necker pour être formé à cette méthode, pour assister à ses conférences
De nos jours, si les investigations médicales sont approfondies par des analyses et examens complémentaires, rien ne remplace lindispensable auscultation du patient : à une prochaine consultation, le stéthoscope rappellera aux lecteurs le portrait captivant et attachant que Margot Bruyères aura su dresser du grand scientifique et humaniste.
Marie-Claude Bernard ( Mis en ligne le 25/09/2012 ) Imprimer | | |