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Pourquoi tombe-t-elle ?...
Nicolas Baverez   Nouveau monde, Vieille France
Perrin - Tempus 2006 /  8 € - 52.4 ffr. / 393 pages
ISBN : 2-262-02543-6
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication en janvier 2006 (Perrin).
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Voila déjà quelques années que Nicolas Baverez, historien, économiste, éditorialiste et biographe bien connu de Raymond Aron, appelle à «la réconciliation de la France avec la liberté et la modernité». Un de ses précédents opus, La France qui tombe (Perrin, 2003), l’avait très vite propulsé à la tête du mouvement «décliniste», surnom railleur attribué à ces intellectuels qui ont les premiers évoqué le thème de la «rupture», du nécessaire sursaut économique et démocratique de la France. Nouveau monde, Vieille France nous offre en cela un condensé de la pensée baverezienne. Cette collection de points de vue et d’éditoriaux publiés entre 2001 et 2006, essentiellement dans Le Monde et Les Echos, permet d’apprécier le cheminement intellectuel de Nicolas Baverez, et surtout de constater que ses raisonnements vont bien au-delà d’un simple passéisme.

Son analyse s’articule principalement autour de deux axes. D’une part, N. Baverez l’historien livre une analyse très fine d’un monde post-11 septembre en mal de repères, et d’une France qui peine à s’adapter aux changements géopolitiques récents. D’autre part, N. Baverez l’économiste s’attaque au vieux modèle social français, et plaide sans idéologie pour une plus grande libéralisation du marché du travail, une meilleure régulation du capitalisme et une réhabilitation de Keynes. Car à l’inverse d’un Ivan Rioufol, N. Baverez sait apprécier la complexité du monde actuel et refuse tout parti pris extrême. N. Baverez n’est pas contre l’Euro, il est contre la politique de l’Euro fort. N. Baverez n’est pas contre la guerre en Irak, mais il souligne ses limites et ses contradictions. Plutôt que de se borner à décrire les symptômes du déclin français, qu’il exagère parfois un petit peu, N. Baverez en cherche inlassablement les causes, blâmant tour à tour Jacques Chirac et Lionel Jospin, l’irresponsabilité américaine et la couardise européenne.

Tout le monde y passe, et même si N. Baverez ne cache pas son admiration pour un modèle économique à l’anglo-saxonne, il en connaît les faiblesses et les dangers éventuels. On le croyait rangé bien à droite, plutôt du côté des sarkozystes, et pourtant N. Baverez surprend souvent par son sens de la nuance. Républicain, il regrette la faiblesse actuelle de l’Etat, rongé par les corporatismes et le clientélisme, et plaide pour un changement des structures politiques et un renouveau de la démocratie. Plus que de pessimisme, N. Baverez fait surtout preuve d’une grande lucidité. On le soupçonne d’en rajouter un peu, parfois, mais ce penchant pour le tragique traduit surtout une inquiétude, une peur que ressentent tous ceux qui aiment leur pays, celle de la médiocrité.

Alors bien sûr, Nouveau monde, vieille France ne dépasse pas vraiment le stade du constat. Constat nécessaire pour remettre en perspective le «déclin» français, en comprendre les enjeux, les mécanismes, et en tirer les leçons qui s’imposent. N. Baverez formule quelques propositions, mais l’essentiel de ses prescriptions fait l’objet d'un autre livre récent, Que faire ? (Perrin 2006). Les petits traités de Nicolas Baverez, adressés à demi-mot aux présidentiables, auront peut-être le mérite d’informer les citoyens français sur la gravité de la situation de leur pays, mais aussi de leur montrer que, même si la recette miracle n’existe pas, beaucoup de choses n’ont pas encore été tentées. Puisse Nicolas Baverez contribuer à instiller une once de sens critique aux électeurs vis-à-vis de leurs gouvernants et représentants. Puisse-t-il également interpeller les politiques sur l’importance de leur rôle, et leur devoir d’être à la hauteur...


Audrey Fournier
( Mis en ligne le 18/10/2006 )
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