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L’anti-utilitarisme aujourd’hui
 Collectif   De l'anti-utilitarisme. Anniversaire, bilan et controverses - Revue du M.A.U.S.S. - n°27
La Découverte 2006 /  30 € - 196.5 ffr. / 540 pages
ISBN : 2-7071-4897-0
FORMAT : 13,5cm x 22,0cm

L'auteur du compte rendu: Guy Dreux est professeur certifié de Sciences Economiques et Sociales en région parisienne (92). Il est titulaire d'un DEA de sciences politiques sur le retour de l'URSS d'André Gide.
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Le Mouvement Anti-Utilitariste en Science Sociale (MAUSS) est né il y a vingt cinq ans. Voilà donc vingt cinq années que des héritiers de Marcel Mauss, neveu de Emile Durkheim et auteur du fameux Essai sur le don, critiquent l’économicisme en valorisant une démarche anti-utilitariste, réfléchissent sur l’historicité du marché et de la rationalité calculatrice, et développent l’ambition de «rechercher les bases possibles d’une anthropologie qui, pour le moins, ne prendrait pas un appui exclusif sur l’axiomatique de l’intérêt», pour reprendre les termes de leur «Déclaration d’intention» de 1981.

Ces anti-utilitaristes font le pari que le don présente une consistance particulière qui interdit d’en faire soit un acte de sacrifice, un acte d’absolu désintéressement – dont on peut toujours douter des possibilités de réalisation -, soit, à l’inverse, le résultat d’une générosité intéressée, purement formelle et relevant finalement de la logique du donnant donnant. Le présent numéro de la revue prétexte cet anniversaire plus qu’il ne le célèbre, dans une double visée : d’une part, permettre à des lecteurs non familiarisés avec cette littérature d’en comprendre les directions essentielles ; d’autre part, de rendre compte des débats les plus contemporains sur cette question.

Plusieurs articles visent donc à rappeler les grandes lignes de réflexions qui caractérisent l’approche et la place singulières de l’anti-utilitarisme. Le premier reprend l’introduction à la traduction en hébreu de l’Essai sur le don. Son auteur, Ilana Silber, retrace les grandes lignes du propos de Mauss, tout en signalant les principales interprétations qui en ont été faites. C’est aussi l’occasion pour l’auteur de souligner toute l’actualité de cet Essai. Pour rester sur la personne de Marcel Mauss, Sylvain Dzimira propose de dégager les enjeux politiques de sa pensée et de lire ses engagements politiques (Marcel Mauss fut un ami de Jean Jaurès) à l’aune de la théorie du don. Sa foi «dans la paix, dans le socialisme, dans la démocratie» est caractéristique de sa «ligne de conduite animée par l’esprit du don et la foi dans l’homme tel qu’il le voit et le conçoit», note Sylvain Dzimira.

Mais le présent numéro du MAUSS ne se contente pas de faire ou refaire un retour sur soi. Plusieurs articles permettent en effet de comprendre les principaux débats actuels. Ainsi, Alain Caillé restitue une intervention qu’il fit dans le cadre d’un colloque de psychanalyse, dans le but de mettre en évidence ce qu’ont en commun les psychanalystes (ou certains d’entre eux) avec le mouvement anti-utilitariste : «[…] c’est sur le terrain de la découverte conjointe du rôle central du don et du symbolisme dans l’ordre de la culture que nous avons des choses en commun, des choses à nous dire entre social scientistes et psychanalystes», signale-t-il. De même, Christian Laval, à la suite de la publication d’un cours de Michel Foucault (La Naissance de la biopolitique), précise la nature exacte et les contours de ce que l’on peut appeler la gouvernementalité utilitariste, développée par Jeremy Bentham. Pour ce dernier, père fondateur de l’utilitarisme, «si l’utilité est d’abord un mode d’explication causale de l’action humaine, le principe d’utilité est un critère de jugement moral et politique de l’action», souligne l'auteur. De sorte que les outils politiques de la recherche implacable du «plus grand bonheur pour le plus grand nombre» ne peuvent se réduire à la simple célébration du marché et à la condamnation permanente de l’intervention de l’Etat.

La trentaine de contributions proposées constitue donc un vaste panorama de ce qu’est l’anti-utilitarisme aujourd’hui et s’avère être aussi une contribution particulièrement intéressante aux débats majeurs de notre temps.


Guy Dreux
( Mis en ligne le 02/09/2006 )
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