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Histoire & Sciences sociales  ->  Historiographie  
 

Une oeuvre ouverte
Marc Bloch   Marc Bloch - Mélanges historiques
CNRS éditions 2011 /  29 € - 189.95 ffr. / 1110 pages
ISBN : 978-2-271-07148-4
FORMAT : 17,1cm x 24cm

Préface de Yann Potin
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«Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans l’avenir». Marc Bloch aurait probablement acquiescé à l’aphorisme de Sir Winston Churchill. En effet, le célèbre historien a construit une œuvre à bien des égards imposante, rigoureuse et ambitieuse. Il a d’ailleurs contribué à puissamment renouveler les conditions d’exercice du métier d’historien. Ainsi, son Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien (1941-1943) fait figure de grand classique.

Dans les Mélanges historiques que les éditions du CNRS viennent de publier se trouve notamment une contribution de M. Bloch datant de 1937 et intitulée «Que demander à l’histoire ?». En substance, l'historien y écrivait que «seule l’étude du passé donne le nécessaire sentiment du changement». Il ajoutait aussi que «seule l’expérience ainsi prolongée permet d’analyser des cas assez divers pour que l’effet des différents facteurs apparaisse au grand jour» et que «l’évolution humaine est une coulée continue, où les ondes sont susceptibles de se propager des molécules les plus lointaines aux molécules les plus proches». Il concluait en reprenant Fustel de Coulanges pour qui «l’Histoire n’est pas l’accumulation des évènements de toute nature qui se sont produits dans le passé. Elle est la science des sociétés humaines».

Yann Potin écrit au cours de sa préface que la réédition de ce recueil d’articles réunis par ses disciples a initialement été publié en 1963. Ces Mélanges s’apparentent à un «geste éditorial aux effets intellectuels aussi remarquables que salutaires». En effet, chaque nouvelle génération de médiévistes se reconnait une «dette» intellectuelle envers Marc Bloch. L’architecture de ces Mélanges vise à «redistribuer, au mépris volontaire de l’ordre chronologique de parutions des articles, les principaux axes thématiques labourés par celui qui fut, avant tout, et malgré tout, un médiéviste». La démarche adoptée dans les articles est régressive et la variété des thèmes abordés par Marc Bloch est très grande.

Le lecteur peut en effet y lire des études très savantes sur le servage, les institutions féodales et certains aspects de la mentalité médiévale. Dans les articles rassemblés ici, Marc Bloch traite également l’histoire de l’économie et des techniques et le domaine de l’archéologie des paysages agraires. Il est même question de la géographie historique de l’Ile-de-France. On y retrouve, par ailleurs, des articles portant sur la Grande Guerre ainsi que sur la confrontation entre la théologie scolastique à la tradition talmudique et le Saint Empire romain germanique. Bref, il s’agit d’un «mélange, au sens propre du terme, des moments d’écriture et des échelles d’analyse» qui entraînent dans «le tourbillon d’une œuvre ouverte, car sans cesse en gestation d’elle-même».

Marc Bloch ne fut pas uniquement un savant, loin s’en faut. Comme l’a écrit à ce propos l’historien polonais Bronislav Geremek, sa vie «se présente aussi comme un message sur la place de l'historien dans la cité. Elle ne va pas de soi. L'historien en sait trop sur le jeu politique, sur l'écart entre les programmes et les réalisations, entre le voulu et le possible, pour ne pas éprouver une certaine gêne à s'engager. Il n'en sait que trop, aussi, sur les abus de l'utilisation de l'histoire à des fins douteuses pour ne pas vouloir que sa discipline se tienne à l'écart du forum». Il était en effet d’avis que «la poursuite de la vérité doit prédisposer à la défendre et à la servir dans la vie, que l'histoire et l'historien doivent être au service du vrai et du juste, de la liberté et de la fraternité des hommes. Je ne crois pas être infidèle à sa pensée en disant que, après tout, on peut mourir pour Dantzig. Je crois ce message important : il est fondé sur l'unité de la vie et de l'œuvre d'un grand historien». D’ailleurs, Marc Bloch s’est illustré dans la Résistance et a disparu en héros.


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 24/05/2011 )
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