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Guide pour les égarés
Tony Judt   Contre le vide moral - Restaurons la social-démocratie
Editions Héloïse d’Ormesson 2011 /  19 € - 124.45 ffr. / 202 pages
ISBN : 978-2-350-87176-9
FORMAT : 14,1cm x 20,6cm

Pierre-Emmanuel Dauzat (Traducteur)
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«Je ne puis m’empêcher de craindre que les hommes n’arrivent à ce point de regarder toute théorie nouvelle comme un péril, toute innovation comme un trouble fâcheux, tout progrès social comme un premier pas vers une révolution, et qu’ils refusent entièrement de se mouvoir de peur qu’on ne les entraîne». Cette citation d’Alexis de Tocqueville, extraite du second tome de La Démocratie en Amérique (1840), l’historien Tony Judt a choisi de la placer en exergue de son essai Contre le vide moral. Restaurons la social-démocratie, récemment publié aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Elle traduit un certain désenchantement, propre à nombre de démocraties post-modernes. En effet, les démocraties se caractérisent de nos jours par l’essoufflement des idéologies, qui les avaient agitées durant le vingtième siècle. Les désillusions nées de la faillite des alternatives à la démocratie libérale auraient laissé la place à la poursuite exclusive de l’intérêt matériel personnel. Cette quête serait devenue l’obsession de l’homme démocratique, celui-ci ayant abandonné toute ambition un tant soit peu collective. L’espoir d’une société meilleure se serait en quelque sorte évanoui.

Toutefois, précise d’emblée Tony Judt, «le tour matérialiste et égoïste de la vie contemporaine n’est pas le propre de la condition humaine». L’obsession du confort et de la recherche ad nauseam du profit est en fait née au cours des années 1980. Le politique doit donc reprendre la main et s’imposer à l’économique, l’actuelle crise économique et financière faisant gravement ressentir les excès et dérives d'un capitalisme trop peu régulé. Cependant, si la plupart du temps l’Etat est appelé à la rescousse pour pallier les dysfonctionnements de l’économie de marché, «se contenter de ramasser les morceaux et continuer comme par le passé» n’est en aucun cas une bonne politique.

En dépit des idées véhiculées par l’orthodoxie libérale, Tony Judt défend un retour à la social-démocratie, parce que «la nécessité pratique d’Etats forts et de gouvernements interventionnistes est incontestable». En ces temps d’insécurité à la fois économique, physique et politique, l’historien exhorte la gauche à faire des efforts doctrinaux à propos du rôle de l’Etat dans le monde actuel. Une redéfinition de celui-ci et de ses missions serait tout à fait salutaire. Le présent ouvrage de Tony Judt vise précisément à apporter une contribution intellectuelle au renouveau de la social-démocratie. Il s’agit bel et bien d’un «guide pour les égarés» que nous sommes si souvent.


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 31/01/2012 )
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