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La Voce di Maestro avec Federico Fellini, Sergio Rubini, Antonella Ponziani, Marcello Mastroianni, Anita Ekberg Fox Pathé Europa 2004 / 25 € - 163.75 ffr. Durée film 102 mn. Classification : Tous publics | Sortie cinéma : 1987, Italie
Titre original : Intervista
Version : Zone 2/Pal
Format vidéo : 1.85
Format image : 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français (Dolby Digital 5.1), Italien (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Français
Bonus :
Reportage sur Fellini de Vincenzo Mollica
Interview de Fellini par Tonino Pinto à Cinecittà
Visite en images des bureaux de Fellini à Cinecittà
Bande-annonce du film
Galeries de photos du film et une interview de Fellini
Synopsis du film
Biographies du cinéaste et des acteurs
Filmographies du cinéaste et des acteurs
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La préparation du tournage de ladaptation de LAmérique de Kafka sert de prétexte au cinéaste pour montrer lenvers du décor et la machine cinématographique en action. Dans ses déplacements à Cinecittà, où il organise des castings, fait tourner des bouts dessais et discute de son projet avec ses collaborateurs, Fellini est suivi par une équipe de télévision japonaise pleine de déférence à son égard.
Ce film en devenir, sans scénario ni sujet préconçus, est un effeuillage dalbums de souvenirs, une visite guidée dans les allées et les studios de Cinecittà où Fellini a tourné tous ses films. La dimension autobiographique de cette uvre, à linstar des autres films du Maestro de Rimini, éclaire sur sa conception rossellinienne du cinéma qui rejoint la vie tandis que la fiction et la réalité sinterpénètrent sans cesse. Ces réminiscences passées par le prisme du cinéma répondent ainsi à la formule dAndré Bazin : « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui saccorde à nos désirs. » Ce véritable manifeste du septième art dont les acteurs sont des magiciens, dailleurs Marcello Mastroianni tourne une publicité déguisé en Mandrake, passe de digressions en évocations sublimées de lexistence de Fellini. Le réalisateur met ainsi en place un vertigineux dispositif où toutes les scènes semboîtent comme des objets gigognes et dont le baroque romain, résultant dun apparent désordre nécessaire à sa création, tranche radicalement avec latmosphère aseptisée de lautre Mecque du cinéma, Hollywood.
Diverses interviews du cinéaste sont mises en scène dans ce magistral va et vient entre fiction et documentaire, et Fellini se remémore également en images sa première visite à Cinecittà, en 1940, lorsquil était venu en tant que jeune journaliste, interprété par Sergio Rubini, interviewer une célèbre actrice. Ces souvenirs tronqués et sublimés comme le voyage en tramway, jouent avec les stéréotypes, puisque lhystérique metteur en scène étranger savère tyrannique et que la star se révèle forcément capricieuse et pulpeuse. Le réalisateur recycle également avec causticité les clichés et les étiquettes que lon lui attribue en filmant des gens venus spontanément se présenter à un casting en pensant avoir un physique assez particulier pour tourner dans ses films. Fellini se souvient également des acteurs avec lesquels il a collaboré notamment dans la poétique scène où Marcello Mastroianni et Anita Ekberg se retrouvent 26 ans après La Dolce Vita pour regarder ensemble la scène devenue culte du bain dans la fontaine de Trevi. Le réalisateur ne cède pas à la nostalgie facile mais fait des retrouvailles de ce couple mythique le constat du temps qui passe et de ces instants conservés à jamais par la mémoire du cinéma.
Limpermanence des choses et leur côté éphémère se retrouvent également dans le constat de la fin dune époque car Cinecittà nest plus le simple prolongement de Rome mais commence à être grignotée par la ville, et des immeubles en béton sérigent désormais à la place danciens décors de péplums légendaires. Déjà en 1963, dans Le Mépris Jean-Luc Godard annonçait la disparition des artisans du cinéma qui cédaient irrémédiablement leurs places aux financiers. Fellini, dans cette cité du cinéma, paraît être le dernier dinosaure vivant dune ère désormais révolue, régnant encore dans les allées désertées comme le montre les plans du début et de la fin. Dans lultime séquence du film le cinéaste invite pourtant à résister en sopposant entre autres au ravage de la télévision qui ironiquement, comme il le souligne, a financé son film. Léquipe de tournage est attaquée à laube par une horde dindiens armés dantennes se substituant à leurs lances. Cette scène joyeusement satirique se termine par la contre plongée dune antenne restée plantée dans le sol et dont la croix formée en son sommet rappelle lanticléricalisme irrévérencieux du cinéaste.
Les interviews de Fellini ordonnés par ses soins passent le relais à ceux réalisés par des journalistes dans le bonus. Vincenzo Mollica sentretient également avec des acteurs et collaborateurs du film dont Marcello Mastroianni, Anita Ekberg et le dessinateur Manara. Une visite de ses bureaux remplis de souvenirs de ses films figure aussi dans le supplément, tandis que le cinéaste parle plus précisément de son attachement à ces lieux dans le reportage, Fellini, Roma, Cinecittà.
Corinne Garnier ( Mis en ligne le 19/07/2004 ) Imprimer | |
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