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Deux belles tranches de Chéreau avec Patrice Chéreau Why Not Production 2009 / 29,90 € - 195.85 ffr. Durée DVD 228 mn. Classification : - 12 ans | Sortie Cinéma, Pays : France, 1983 et 2001
Sortie DVD : Novembre 2009
Version : 2 DVD-9, Zone 2
Format vidéo : PAL
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Français, Anglais Dolby Digital 2.0
Sous-titres : Aucun
Double DVD
DVD 1 : L'Homme blessé (1983, 109 min.)
Avec : Jean-Hugues Anglade, Vittorio Mezzogiorno
Bonus :
- Entretien avec Patrice Chéreau - 1ère partie
- DVDRom : "L'Homme blessé, de Patrice Chéreau", par Yann Lardeau, Cahiers du Cinéma, n°348, 1983
DVD 2 : Intimité (2001, 119 min.)
Avec : Mark Rylance, Kerry Fox, Marianne Faithfull
Bonus :
- Entretien avec Patrice Chéreau - 2ème partie
- DVDRom : "L'énergie du désir", par Stéphane Bouquet, Cahiers du Cinéma, n°556, 2001
Voir aussi, sorti récemment dans la même collection "Cahiers du Cinéma" :
- Gregg Araki : The Doom Generation + Nowhere Imprimer
Why Not Production poursuit la publication avec Les Cahiers du Cinéma de sa collection mettant à l'honneur un cinéaste à travers deux de ses films les plus emblématiques. Ici Patrice Chéreau avec L'Homme Blessé et Intimité. En plus de la (re)découverte des deux films, le coffret contient une interview passionnante menée en 2009 par Jean-Michel Frodon avec le réalisateur, sans doute l'un de nos plus littéraires, assurément l'un de nos meilleurs.
L'Homme Blessé
L'Homme Blessé est pour Patrice Chéreau son premier film, quand bien même il fut de fait le troisième. Dans le Paris du début des années 80 (nous valant une incursion quasi-documentaire dans la Gare du Nord de l'époque... une autre époque), une adolescent, Henri (Jean-Hugues Anglade), traîne son ennui dans les allées de la station surchauffée et encombrée d'estivants se hâtant vers leurs congés payés... Fils de Français moyens (son père, un immigré ceci dit, est joué par l'excellent Armin Müller-Stahl), désoeuvré, mélancolique, il devine une lueur au creux des ombres interlopes de la gare. Un prostitué, Jean, le séduit, l'embrasse, le tient dans sa toile...
Fasciné, Henry suit cet aîné étrange, qui se vend aux hommes, de bedonnants bourgeois respectables, tout en vivant avec sa compagne. Il s'essaye au tapin et suit toujours plus profondément son Pygmalion dans un Paris autre, une foire étrange, où semblent se jouer des parties tout sauf enfantines ; un parking recomposé en scène de sexe, où, tapis à l'intérieur de voitures dont des journaux aveuglent les vitres, des quidams copulent ; et les tacots titubent au rythme de ces ébats...
Poétique, pris dans une lumière nocturne et ces teintes vertes et bleutés dont Chéreau fera l'une de ses signatures, ce «premier» film amorce une réflexion sur le corps, marotte du cinéaste. Chéreau entame ici une oeuvre, au sens le plus noble du terme : un enchaînement de répétitions jamais redondantes, peaufinant un art, une pensée, une geste. Son dernier film en date, Persécution marque de nouvelles retrouvailles avec Anglade, sur un rôle d'ailleurs pas si lointain de celui d'Henri, un Henri qui, adolescent il y a 25 ans, serait aujourd'hui cet homme ayant suivi sa pente...
Un vrai plaisir.
Intimité
Après avoir mis en scène de véritables troupes dacteurs dans ses deux précédents films (Ceux qui maiment prendront le train en 1998 et La Reine Margot en 1994), Patrice Chéreau pose cette fois sa caméra dans un Londres intemporel et met en scène un couple : Elle (Kerry Fox) et Lui (Mark Rylance).
Quand elle vient sonner à sa porte après un "coup d'un soir", lhomme ne pose qu'une question : "On avait rendez-vous ?" Puis elle entre chez lui et, sans dire un mot, ils font lamour. Toutes les semaines, le même jour à heure fixe, ils répèteront ce rituel : baiser dans la fièvre et la fureur des corps qui sacharnent... Puis par curiosité, comme si lhumanité reprenait le dessus, lhomme que lon découvre barman, dont on comprend qu'il a abandonné femme et enfant sur un coup de tête, décide de suivre cette inconnue lorsqu'elle sort de chez lui ; il découvre ainsi qu'elle est mère de famille, comédienne à ses heures dans l'arrière-salle d'un petit pub anonyme où, chaque semaine, son mari (Timothy Spall) et son fils viennent lapplaudir. Une relation improbable et insidieuse se noue entre lamant du mercredi et cet homme affable, amoureux dune femme qui la sauvé de linsignifiance. Entre provocations et mystères, les deux hommes balbutient leur vie et se découvrent...
Tout, dans Intimité, paraît à labandon : la vie, les objets, les repères sociaux, le boulot, les sentiments, lamour, lamitié - jusqu'à l'image, salement éclairée (cest un compliment). Chéreau traque avec fébrilité la misère affective et sexuelle de ses personnages, (inspirés des récits de lécrivain Hanif Kureishi, à qui l'on doit le scénario d'un autre film franco-britannique à la thématique similaire : Mauvaise passe de Michel Blanc) sans chercher à donner une réponse à leurs erreurs, à leurs doutes, à leurs larmes. Il préfère les rendre à leur souvenir et à leur quotidien.
Les deux acteurs principaux (Kerry Fox, prix dinterprétation au festival de Berlin 2001, et Mark Rylance) sont bouleversants de simplicité. Leur jeu épuré n'empêche pas leur corps et leurs regards d'atteindre au paroxysme de limpudeur. Les seconds rôles, dont Marianne Faithfull et Timothy Spall, sont au diapason dun film maîtrisé de bout en bout.
Thomas Savigny & Bruno Portesi ( Mis en ligne le 08/01/2010 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Un entretien avec Patrice ChéreauSon frère de Patrice Chéreau Gabrielle de Patrice Chéreau | |
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