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Maetel Space Symphony
avec Toyoo Ashida
Kaze 2005 /  74.95  € - 490.92 ffr.
Durée film 325 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2004, Japon
Titre original : Maetel Space Symphony

Version : 3 DVD/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.33 (couleurs)
Format audio : Français, Japonais (Stéréo 2.0)
Sous-titres : Français, Hollandais

DVD Edition Collector

DVD 1
Episodes 1 à 5

DVD 2
Episodes 6 à 9

DVD 3
Episodes 10 à 13

Bonus :
Les 2 CD de la bande originale et un livret de 32 pages


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Râmetal est une planète à la dérive, privée de toute énergie solaire. Pour y survivre, la population humaine se « mécanicise ». Mais les effets pervers de cette robotisation sauvage ne tardent pas à se faire sentir : les humains restant tombent sous le joug des nouveaux mutants, qui les réduisent sans scrupule à l’état d’esclavage. Maetel, fille de la souveraine Prométhium qui est à l’origine de ce dérapage totalitaire, ne supporte plus la souffrance de ses congénères et organise une résistance contre le pouvoir dictatorial naissant.

Matsumoto renoue avec les grandes épopées intergalactiques au travers de cette légende qui revisite les thématiques de prédilection du mangaka (l’affrontement de l’Homme contre la machine, la difficile reconquête de la liberté, etc.) et pose la trame de son œuvre à venir en présentant des figures récurrentes (on entraperçoit le Galaxy Express 999, et le Capitaine Harlock et Eméraldas jouent déjà un rôle prépondérant dans la série). Le maître nous met une fois de plus en garde contre le progrès et la science sans conscience, nous signifiant clairement que l’Humanité cesse là où commence l’immortalité et tout ce qui s’en rapproche (clonage, réification du corps, phantasme de la jeunesse éternelle).

Cet univers fascinant et désormais familier offre un huis clos paradoxal –car intersidéral !- et oppressant où il n’existe pas d’issue pour les protagonistes, condamnés à vivre dans la peur et le chaos. Car Maetel Space Symphony , malgré un trait naïf, tient un propos terriblement lucide et sombre à la fois. Les pires travers humains sont ainsi représentés, à commencer par ceux de la Reine Prométhium (de Prométhée ?) qui joue à l’apprenti sorcier et prend la place de Dieu en s’arrogeant le droit au clonage. Voici donc un doux mélange de trahison, de cupidité, de cruauté et de vanité, qui fait le lit de l’intolérance, stigmatisée ici par des scènes d’épuration ethnique. Les humains sont en effet élevés au rang de peuples martyr, victimes d’une répression impitoyable, et ne trouvent de salut que dans la révolution. Matsumoto a déjà à maintes reprises évoqué ce thème de la rébellion comme seul moyen de lutte contre le totalitarisme, sans pour autant en voiler les contreparties et les dangers. Ses héros, portés par un idéalisme salvateur, font eux aussi les frais de ces combats incessants contre le despotisme et comptent de nombreuses pertes dans leurs rangs.

La dimension tragique de la série est accentuée par le personnage central qui est féminin, fait assez rare chez Matsumoto pour être souligné : Maetel, figure froide et solitaire, vit un drame déchirant et n’a d’autre solution que la révolte contre son milieu et son destin. Elle revêt sans conteste une dimension messianique dont la pierre d’angle est la valeur sacrificielle de son engagement.

Ainsi, que se soit dans l’espace ou à vingt mille lieues sous les mers, Matsumoto affectionne les ambiances pesantes faites de grands espaces vides et de scènes apocalyptiques, réalisant un cauchemar agoraphobique des plus glaçants. Le rythme très particulier de ses œuvres, nourri de lenteurs et de moments suspendus interrompus brutalement par de saisissantes scènes de combat, entretient avec talent l’angoisse sourde suscitée par l’immersion dans une ère futuriste décadente. À moins que tout ceci ne soit qu’une parabole du monde actuel déjà existant ?


Océane Brunet
( Mis en ligne le 02/01/2006 )
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