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Humeur noire
Piero  Meldini   L'antidote de la mélancolie
Plon - Feux croisés 2000 /  2.75 € -  18.02 ffr. / 184 pages
ISBN : 2-259-18758-7
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Ecrire un traité qui serait l'antidote de la mélancolie, le contrepoison de la désespérance, grâce à la quintessence de la connaissance et de la culture de l'époque, en matière de science, de philosophie, de littérature, sans oublier anecdotes et plaisanteries. Tel est l'objectif de Gioseffo, son unique raison de vivre. Il y passe ses jours et ses nuits, soutenu dans sa tâche par l'intérêt que lui aurait manifesté un jour le cardinal Ondedei, et dont son esprit a fait son protecteur et son mécène. Pure illusion d'ailleurs, que le silence du cardinal et l'absence de réponse aux multiples lettres de Gioseffo ne réussissent pas à dissiper.

Gioseffo vit dans son monde, continuant ses recherches d'apothicaire, faisant tourner tant bien que mal sa boutique, échangeant ses connaissances, ses découvertes et ses réflexions avec les "lettrés" de la petite ville italienne où il vit. En cette fin du XVIIème siècle, l'obscurantisme lutte pied à pied avec les sciences, les superstitions sont encore légion. Le décor, campé par Piero Meldini n'est pas sans rappeler l'ambiance restituée par Umberto Ecco dans Le nom de la rose. Nous étions alors au XIVème siècle et pourtant nous retrouvons dans L'antidote de la mélancolie cette même atmosphère oppressante, née à la fois de la vie quotidienne, où la misère et la crasse déposent leurs strates enfumées et graisseuses, où le pavé est gluant et glissant, où les ruelles sont étroites et peu sûres, et du bouillonnement intellectuel où s'entrechoquent croyances et connaissances, puissants et manants. On s'interroge sur la signification d'un essaim de papillons qui laisse des traces sanglantes sur la façade de la cathédrale, sur la nature de la malformation que représentent deux frères siamois, sur l'effet thérapeutique de telle plante ou de tel venin.

Gioseffo, s'il fait partie de l'élite intellectuelle de par son métier, n'appartient pas au club des puissants : il n'en a ni la fortune, ni l'entregent si nécessaire pour se faire une place au soleil du pouvoir, même local. Il possède tellement peu de pouvoir, d'ailleurs, qu'il ne saura même pas jouer le rôle qu'il souhaiterait dans une affaire qui lui est pourtant chère. Il a sauvé, quand elle n'était encore qu'un bébé, une jeune fille de très bonne famille, grâce à sa maîtrise des potions. Il en est devenu le parrain et aussi, inconsciemment, vaguement amoureux. Lorsque cette dernière s'amourache d'un jeune noble connu pour ses frasques et sa violence, c'est lui qu'elle vient voir.

Gioseffo est pris au dépourvu. Son impuissance est à son comble lorsqu'il s'aperçoit que la famille de la jeune fille le tient à l'écart et ne le consulte pas lorsqu'elle se décide à l'éloigner dans un couvent. Gioseffo s'échine à la rédaction de son ouvrage sans réussir à y puiser pour son compte de quoi lutter contre sa propre mélancolie : mais comment trouver un remède à la tristesse que lui procurent la nouvelle du suicide de sa filleule et, surtout, l'indifférence et le dédain avec lesquels le cardinal Ondedei accueille son ouvrage enfin achevé? Un affront de plus, un affront de trop. C'est dans ses fioles que l'apothicaire trouvera le repos. Un repos éternel.

Piero Meldini, bibliothécaire de profession, sait très bien rendre les atmosphères studieuses, les longues heures passées sur les manuscrits rares et anciens, la lente et laborieuse élaboration de l'ouvrage de toute une vie. Mais il excelle aussi dans la description de cette académie des Oiseaux - où se réunissent les "intellectuels" de cette petite ville italienne qui suintent tant la suffisance que la recherche effrénée du pouvoir - et dans les portraits des notables, éminemment répugnants. Le sort de Gioseffo est scellé dès les premières lignes du roman. Le lecteur l'accompagne avec "mélancolie" jusqu'au bout.


Geneviève Duchemin
( Mis en ligne le 23/02/2000 )
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